Avertissement officieux aux cadres et employés de la Commission européenne
Par Le concierge du Musée le lundi 4 mars 2013, 20:18 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
(''extrait de la chronique de Panagiotis Grigoriou, Greek Crisis, du 4 mars 2013'')
Le journal (mémorandiste) To Vima a ainsi prétendu samedi que la Commission de Bruxelles aurait fait circuler par courrier électronique, un avertissement officieux, une note destinée à ses employés et cadres qui s’apprêteraient à séjourner en Grèce, leur fournissant les informations nécessaires à l'exercice de leur mission : « (…) Éloignez-vous des protestations et des manifestations. Dans un contexte politiquement sensible, même la moindre réaction de votre part, peut être mal interprété par les manifestants. Évitez de vous approcher des manifestations ou de les traverser, afin d'accéder à l'immeuble où a lieu votre réunion, si besoin, annulez votre rencontre.
Soyez informés et évitez les endroits où des manifestations ont lieu habituellement, comme Syntagma, Omonia et Klathmonos, ainsi que la zone d'Exarchia ou de l’Ecole Polytechnique. Si vous vous trouvez au milieu d'une manifestation, évitez d'attirer l'attention sur vous-même, et rendez-vous au commerce le plus proche. Si une manifestation vous empêche de quitter les locaux où se tient votre réunion, attendez. Ne restez pas derrière les fenêtres ou dans le hall de l'immeuble regardant le cortège passer, votre présence pourrait provoquer une réaction agressive chez les manifestants.
Fermez les fenêtres de la pièce où vous êtes, afin de ne pas être affectés par l'utilisation éventuelle de gaz lacrymogène par la police. Pour un départ en toute sécurité, attendez la dispersion de la manifestation, ou suivez les instructions formulées par le personnel de sécurité. Ne portez pas de façon visible, les indicateurs de votre activité professionnelle. Méfiez-vous des documents, badges d'identification ou autres objets bien en vue qui démontrent votre affiliation aux institutions européennes. Par exemple, ne portez pas votre badge de la Commission à l’extérieur des bâtiments de la Commission, et ne lisez pas les journaux de la Commission dans les lieux publics. Méfiez-vous de l'écoute. Évitez de discuter de vos sujets professionnels (salles de réunion, heures, nom d'hôtel, ainsi que de toutes autres informations personnelles liées à votre mission) en public, dans la rue, dans le métro, ou par téléphone. Soyez conscient que vous pourriez être surpris.
Si possible, évitez de réserver des hôtels et des taxis au nom de la Commission. Prenez soin de vos biens sensibles professionnels. Si vous envisagez d'aller boire un verre, déjeuner ou dîner après votre réunion, ne portez pas vos documents sensibles avec vous dans ces lieux de haute fréquentation (bars, restaurants, etc.) Inventez un « petit récit de vie » à usage courant. Le chauffeur de taxi qui vous conduit à votre hôtel ou l’épicier du coin, n'ont pas à savoir que vous travaillez pour les institutions européennes. Lorsqu'on vous le demande, parlez de votre profession antérieure ou de celle de votre meilleur ami comme si c’était la vôtre. » (texte original en anglais, To Vima 02/03)
Ce matin (04/03), Yorgos Trangas sur Real-FM, a remarqué que cette note interne de la Commission, « prouve que cette dernière est désormais troublée (sic), et que l’on s’attend à la révolte ou en tout cas à des émeutes en Grèce, et peut-être bien dans les autres pays du Sud de l’Europe. De fait, ce code de… bonne conduite, indique aux agents de la Commission, la meilleure manière de se cacher. Donc aux yeux de Bruxelles, Athènes, c’est presque Kaboul ! De quelle Europe unie nous parle-t-on alors ? Déjà plus d’un million de Portugais ont manifesté ces derniers jours contre la Troïka, contre l’U.E. et contre le FMI, car ils considèrent que le régime de la Troïka est une forme de dictature, c’est pour cette raison que les Portugais se souviennent alors de leurs chants datant de la révolution des Œillets ».
''extrait de la chronique de Panagiotis Grigoriou, Greek Crisis, du 4 mars 2013''