Que penser au juste d'un parlement qui aura entre les mains l'exécutif et le législatif et qui, à cet attelage déjà lourd de menaces, ajoutera la toute puissance d'un lobby d'hommes d'affaires verrouillant le système et manipulant à sa guise les leviers d'un contrôle absolu de la vie sociale? Demain nous vivrons, si nous n'y faisons attention, sous la férule non plus d'un autocrate mais de ploutocrates qui concentreront entre leurs mains le pouvoir politique (désormais législatif et exécutif confondus), le pouvoir économique (financier), le pouvoir médiatique (journaux et télévision) et le pouvoir du divertissement (le spectaculaire français, l'entertainment anglo-saxon, le cirque latin).

S'étonnera-t-on de les voir avaliser les mesures les plus radicales qui, sous couvert d'ajustement, de désendettement et de nécessaires équilibres macrostructuraux, nous feront avaler les pilules de la sortie du système de compensation, de l'urgent dé-tricotage du droit du travail, de la restructuration de la sécurité sociale et surtout de la liquidation du secteur public et la privatisation de ses sociétés. Le pactole est tellement consistant et juteux qu'ils légifèreront, sans problème de conscience, à l'unisson, tant ces mesures travaillent dans le sens de leurs intérêts.

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