Rediriger l’aide publique... vers le privé
Par Le concierge du Musée le mardi 14 octobre 2014, 21:43 - Bibliothèque - Lien permanent
Entre légitimation des paradis fiscaux et approche « innovante » s’appuyant sur le privé, l’aide française ne cesse de renforcer son pouvoir de nuisance.
''Le Parlement a finalement adopté en juin la première « loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale ». Le texte initialement creux, patchwork de bonnes intentions et de grands principes compilés sans aucune dimension programmatique (Cf. Billets n°232, février 2014), aurait pu, grâce à quelques parlementaires, permettre des progrès en termes de transparence financière des entreprises appuyées par des organismes de développement français : plus qu’une valeur d’exemple, il s’agissait d’imposer un effet d’entraînement sur les contraintes réglementaires futures vis à vis de toutes les entreprises.
Mais les amendements porteurs de ces avancées ont été, à l’Assemblée comme au Sénat, systématiquement battus en brèche par le gouvernement (Cf. Billets n°234 et n°236, avril et juin 2014). Comme pour souligner amèrement cette occasion manquée, le Canard enchaîné a publié à quelques jours de l’adoption définitive de la loi un article assassin, « l’aide au développement des paradis fiscaux » (11 juin). Il y était question de certaines prises de participation de la Proparco (filiale privée de l’Agence Française de Développement) dans des fonds domiciliés dans des paradis fiscaux et réalisant des investissements en Afrique, et surtout de l’opacité sur le nombre et la finalité de ces placements offshore du groupe AFD. Exactement le type d’informations que le gouvernement avait empêché les parlementaires d’exiger de la part de l’AFD, en bloquant les amendements qui pouvaient, à l’avenir, imposer plus de transparence.''
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