"Les jeunes font les révolutions et les grabataires en profitent"
Par Le concierge du Musée le samedi 1 novembre 2014, 10:41 - Tunisie - Lien permanent
Avec pour titre « La révolution est finie », Olivier Ravanelo, dans Le Monde du 27 octobre 2014, se métamorphose en ecclésiaste apportant sa bénédiction et ses « je vous salue « tunisiens » ! d’avoir su fermer la parenthèse révolutionnaire et de s’être plier aux délices de la démocratie formelle. Celle là même qui veut qu’avec la réactivation à nouveau de tous les réseaux clientélistes des anciens barons du système de Ben Ali, « écartés » du premier scrutin constitutionnel de 2011, l’argent à gogo, une quasi mainmise sur les médias audio-visuels, un appareil policier jamais épuré, l’on finisse par décrocher le pompon de la première place avec 38,24 % des voix exprimées. Mais ce que les lecteurs du Monde ne liront jamais c’est l’ampleur de l’abstention voir du boycott de cette nouvelle mascarade par une majorité d’électeurs. Seul un gros tiers a pris la peine de se déplacer, c’est dire ! En France, le plus gros bastion de l’émigration tunisienne seul un huitième de la population a daigné se rendre aux urnes. Autant dire les réseaux clientélistes de la Destourie et celle du réseau frériste. Environ 25 000 voix pour Nidaa Tounes et 18 000 pour Ennahdha. Sur une population estimée à 800 000 individus, majoritairement adultes.
« Le pluralisme est le sang de la démocratie et le corps électoral tunisien est aujourd’hui incroyablement irrigué : c’est signe de bonne santé ! » ; avec ce type de sentence, monsieur Ravanelo nous refait le coup de la réponse de l’épouse du roi Louis XVI, en pleine révolution française, à un peuple réclamant « du pain » : « Mais qu’il mange des brioches ». En guise de brioches monsieur Ravanello, à l’instar de beaucoup de commentateurs condescendants, voire racistes, voudraient que le peuple des o avale « les bulletins de vote » Comme cela était annoncé bien avant l’ouverture de la joute électorale, l’auberge espagnole, Nidaa Tounes arrive en tête du scrutin devançant la formation frériste Ennahdha.
Lire le point de vue d'Hamadi Aouina paru sur le site nawaat.org sous le titre'' Premières leçons de la dernière Takhmira électorale''