Qu’en est-il de l’extrême gauche, quatrième du dernier scrutin ? Ce weekend, Mongi Rahoui a brisé le silence en affichant ouvertement son soutien au candidat Béji Caïd Essebsi à la présidentielle, au nom de « la stabilité institutionnelle » qui nécessite selon Rahoui « une institution de la présidence de la même couleur politique que la nouvelle majorité parlementaire »…

Non seulement la gauche radicale tunisienne espère donc gouverner aux-côtés de ses ex bourreaux destouriens, mais cette gauche où le Watad unifié souffle le chaud et le froid fait par la même occasion l’apologie de l’ordre et de « la stabilité ».

Un cas d’école énième épisode de l’échec de la gauche tunisienne à s’inventer un projet en adéquation avec les objectifs de la révolution de la dignité. Une autre gauche, autrement plus morale, n’écarte pas le scénario d’une dissolution.

En renouant avec ses démons éradicateurs, une partie de la classe politique pousse le pays au clash. Si un RCD remanié concentre à nouveau demain les pouvoirs législatif et exécutif, toute la violence jusque-là contenue pourrait alors exploser mettant un terme au mythe de la paix civile bien de chez nous.

Lire le point de vue de Seif Soudani paru sur le site Nawaat.org