Tunisie: le peuple est-il soluble dans les élections?
Par Le concierge du Musée le lundi 3 novembre 2014, 18:58 - Tunisie - Lien permanent
Lundi 29 octobre, les Matins de France culture étaient consacrés aux élections législatives tunisiennes avec notamment pour invités Yadh Ben Achour et Hamadi Redissi (membre du parti Nida Tounes ce qui a été omis de préciser. Cela n'a pas échappé à tout le monde puisqu'on apprend aujourd'hui sa démission "soutenant qu’elle exprime sa volonté de garder son statut d’intellectuel indépendant. Il a démenti tout différend avec le parti Nidaa Tounès"). En s'appuyant sur cette émission contextualisée par des extraits d'un travail documentaire en-cours enregistré à Tunis en mars 2012, le Musée de l'Europe revient sur ces élections dans l'émission de La Locale "ça fait mal" du lundi 3/11/2014.
Billet audio en ligne
NB1: Notre langue ayant fourché au-cours de cette émission, précisons que Beji Caïd Essebsi dont il est question a été un très proche collaborateur de Bourguiba jusqu'à la fin des années 60 et non 70.
NB2: Un correspondant tunisien ayant mis en ligne sur youtube la seule section consacrée à la gauche tunisienne (qui ces jours-ci demande l'interdiction d'Al-jazira suite à un documentaire sur la mort de Choukri Bel-Aid, mais sans avoir rien à dire sur... environ toutes les émissions des chaines tunisiennes capitalistes !), voici le message que nous lui avons adressé :
Cette modeste intervention n'est pas complète. Elle est inscrite dans un propos plus large qui ne concerne pas seulement l'extrême-gauche tunisienne. Le problème de la Tunisie c'est que les gens ne résistent pas à attaquer un autre groupe social en laissant le système que tous les acteurs composent invisible donc inchangé. Cette façon de se comporter est la meilleure protection du système.
Car ainsi l'effet sera le suivant : les Tunisiens qui connaissent les turpitudes de la gauche tunisienne seront confirmés dans leur croyance et s'abstiendront de se demander ce que serait une gauche de gauche (les droits sociaux).
Les militants de gauche français qui sont les cibles de la propagande islamophobe utilisée pour scinder le front social y verront une attaque de leur totem, Mélenchon, ce qui renforcera les effets de la propagande islamophobe.
A la suite de quoi nos ennemis ont le terrain dégagé pour avancer dans leur œuvre de destruction sociale.
Par ailleurs si les images sont interdites dans certaines religions, c'est certainement parce qu'on en connait les effets. La parole s'incarne et on attaque les personnes et non plus les idées ou la propagande qui sort de leur bouche et qui a des émetteurs (on ne neutralise pas un discours en s'attaquant au locuteur).