"Nous ne sommes qu’un miroir… "
Par Le concierge du Musée le mardi 28 avril 2015, 14:55 - Tunisie - Lien permanent
Lors de la manifestation rituelle célébrant le "bac sport" en Tunisie, des élèves ont déployé des œuvres de leur composition célébrant Hitler et Daesh, immédiatement dénoncées par tout ce que le pays compte de vierges sécuritaires outragées acharnées à détruire la jeunesse du pays. Une jeunesse qui, après la barbe et le Niqab, ne sait manifestement plus quel bras d'honneur adresser à la petite-bourgeoisie intellectuelle tunisienne.
Mehdi, "bras cassé au cerveau débile et immobile" répond dans Nawaat à la tribune publiée par un certain professeur Ali GANNOUN, enseignant-chercheur à l'Université de Montpellier, parue sous le titre éminemment "méritocratique" : « Dakhlet el bac » : ce tifo de dégénérés
Nous ne sommes qu’un miroir … nous ne sommes qu’une conséquence et une continuité de ce que vous avez commencé. Nous n’avons pas choisi de naître dans un pays du tiers monde, dirigé par un bandit cocu, sa garce et leurs bâtards et peuplé par des lâches qui n’ont jamais daigné ouvrir la bouche face à l’injustice et à la médiocrité dans laquelle ils vivent. Nous n’avons pas choisi d’avoir des enseignants qui ne cessaient d’insulter leurs classes à longueur de journée et de traiter leurs élèves de cancres et de vauriens, exactement comme vous le faites. Je n’ai pas choisi de ne trouver aucun lieu pour m’accueillir, étant jeune, où je peux me divertir et développer mes talents. Je n’ai pas choisi de trouver refuge dans la rue et dans le virage qui vous pose apparemment problème. C’est dans cette même rue et dans cette même Curva que j’ai compris que nous vivions dans la merde, que mes rêves ne comptaient pas vraiment car ils n’allaient fort probablement jamais voir le jour. C’est là aussi que j’ai appris à accepter la vérité et à l’affronter en étant un homme. J’ai appris à ne jamais baisser la tête devant l’oppression, à ne jamais craindre la brutalité de l’État, à ne jamais la fermer, à ne jamais accepter de voir mes frères se faire tabasser par terre sans rien faire. C’est là aussi, et grâce aux grands, que j’ai appris à contrôler ma colère, que j’ai appris à travailler dur pour espérer un jour devenir capable de changer la merde dans laquelle vous nous avez pondus et dont vous êtes en grande partie responsables. Nous on l’a juste trouvée là, on l’a éparpillée sur du tissu et on l’a pendue assez haut pour que vous puissiez l’admirer. Assez haut pour que vous puissiez redescendre sur terre, admettre vos erreurs et sauver ce qu’il reste à sauver.
Lire l'intégralité sur le site de Nawaat