Le défaut grec vis-à-vis du FMI semble de plus en plus probable. Quelles en seront les conséquences ? Comment peut-il mener au Grexit ?

L'option d'un défaut grec sur ses dettes du FMI, le 30 juin, est désormais probable, compte tenu de l'impasse dans laquelle se trouvent les discussions. Désormais, aucun accord global permettant d'offrir une solution de long terme à la Grèce ne semble pouvoir se dessiner. Que va-t-il alors se passer ?

L'échéance du 30 juin

''Il est évident aujourd'hui que la Grèce ne pourra pas payer les échéances regroupées qu'elle doit au FMI, soit environ 1,6 milliard d'euros (le chiffre peut varier en fonction du cours des droits de tirage spéciaux du FMI, sa monnaie « officielle »). Les statuts du FMI prévoient une « période de grâce » de 30 jours pendant laquelle la Grèce ne sera pas encore officiellement en défaut de paiement vis-à-vis de l'institution de Washington. Ce n'est donc que le 30 juillet que le FMI considérera officiellement qu'Athènes n'a pas honoré ses engagements. Autrement dit, le 30 juin n'est qu'une étape. Le 20 juillet, vrai échéance ?'' '' Si l'Eurogroupe décide de prolonger l'actuel programme d'aide à Athènes qui vient aussi à échéance théoriquement le 30 juin, les discussions pourront se poursuivre pour parvenir à un accord avant le 30 juillet. Dans ce cas, la Grèce paiera le FMI à temps et évitera le défaut officiel. Mais attention : la Grèce doit encore payer, le 13 juillet, 450 millions d'euros au Fonds. Compte tenu de l'échéance du remboursement des obligations détenues par la BCE pour un montant de 3,5 milliards d'euros le 20 juillet, la Grèce devra débourser sur ce seul mois de juillet 5,55 milliards d'euros. Si les 7,2 milliards d'euros restant dans le programme d'aide sont donc débloqués moyennant des réformes douloureuses pour la Grèce, ils seront donc quasiment immédiatement engloutis par les échéances de juillet. Or, en août, il faut encore rembourser 3,2 milliards d'euros à la BCE, puis, durant le mois de septembre, encore 1,5 milliard d'euros au FMI.''

Un accord pour rien ?

Les concessions grecques, faute d'un accord global sur la dette, ne conduiraient qu'à une nouvelle course aux différentes échéances. En acceptant l'austérité exigée par les créanciers, le gouvernement grec aura non seulement abdiqué ses engagements devant les électeurs, mais il se sera mis de lui-même dans une position de faiblesse, obligé au bout de quelques mois de quémander un troisième plan d'aide aux conditions, évidemment des créanciers. Bref, un accord au dernier moment ne ferait de repousser très temporairement le spectre du défaut.

Lire l'article de Romaric Godin sur le site de La Tribune