Retour à la violence policière
Par Le concierge du Musée le samedi 20 juin 2015, 20:16 - Tunisie - Lien permanent
Durant les derniers jours, la violence policière est revenue en force pour réprimer les mouvements sociaux et les manifestations à Tunis et ailleurs. Les manifestations de la campagne #Winou_el_pétrole ont été réprimées, d’une façon systématique, par la police. Les arrestations aléatoires ont été multipliées et le silence du ministère de l’Intérieur se fait de plus en plus pesant.
Le samedi 6 juin, à l’Avenue Habib Bourguiba, des dizaines de manifestants ainsi que des journalistes ont été tabassés violemment par des agents de police lors d’un rassemblement populaire de la campagne #winou_el_pétrole. Les partisans de la campagne affirment que 70 personnes ont été arrêtées par la police et relâchées le même jour.
Aman Allah Mansouri, un des militants tabassés durant cette manifestation, témoigne que «l’ambiance était très tendue et les policiers étaient beaucoup plus nombreux que les manifestants! D’un coup, je me suis retrouvé entouré par sept policiers qui m’ont tabassé sauvagement. Des coups de poings et de pieds sur tout mon corps même après avoir montré ma carte de journaliste. Après, ils m’ont emmené à un fourgon pas loin et ont continué à me tabasser durant une dizaine de minutes. Je me suis évanoui entre temps … Après m’avoir relâché, j’ai essayé d’avoir un certificat médical, mais les médecins ont refusé et en sortant de l’hôpital étatique Charles Nicole, j’ai trouvé les mêmes policiers qui m’ont encore une fois agressé dans leur camion…», atteste Mansouri, qui a porté plainte contre ses agresseurs.
Dans la même manifestation, le militant d’Amnesty International, Nadim Bouamoud, a été violemment tabassé. «Les policiers qui m’ont battu voulaient confisquer ma caméra et mon ordinateur. À l’hôpital, on m’a prescrit 10 jours de repos et le médecin a constaté une commotion cérébrale. Suite au soutien de quelques organisations des droits de l’homme comme Amnesty International, l’Observatoire des Droits et des Libertés et l’Organisation Mondiale Contre la Torture, le ministre de l’Intérieur s’est engagé à suivre de près ce dossier en disant explicitement que le ministère est prêt à renvoyer les coupables comme il l’a fait dans des cas précédents», témoigne Nadim.
Lire la suite de l'article d'Henda Chennaoui paru sur le site Nawaat sous le titre "Retour à la violence policière et absence de réformes substantielles."