Eric Toussaint : des propositions alternatives face à la capitulation de la nuit du 15 au 16 juillet 2015
Par Le concierge du Musée le jeudi 16 juillet 2015, 21:15 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Suite à la capitulation des autorités grecques, j’ai largement amendé le texte que j’avais rédigé le 13 juillet 2015 à un moment où l’accord avec les créanciers n’avait pas encore été ratifié par le parlement grec. Je vais par ailleurs écrire un autre texte pour donner ma vision de ce qui est arrivé ces derniers mois.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, à la demande du premier ministre, le parlement grec a capitulé devant les exigences des créanciers et a foulé au pied la volonté populaire exprimée par le peuple grec le 5 juillet. 32 députés de Syriza ont sauvé l’honneur en votant contre (s’y ajoutent 7 députés Syriza qui se sont abstenus). En s’opposant à la capitulation, ces députés de Syriza ont respecté le mandat populaire et le programme de leur parti sans céder au chantage. Le premier ministre a obtenu une majorité grâce aux partis de droite, Nouvelle démocratie, Pasok (qui n’a plus rien de socialiste), Potami et Grecs indépendants. Cela change radicalement la situation.
Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka Troïka Troïka : FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne qui, ensemble, imposent au travers des prêts des mesures d’austérité aux pays en difficulté. . C’est une splendide victoire de la démocratie.
L’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin et adopté par le parlement grec dans la nuit du 15 au 16 juillet signifie la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel. Ce qui est en totale contradiction avec le résultat du référendum. Le parlement a adopté cet accord sous la menace des créanciers (chantage à la faillite des banques et au Grexit) qui ont exercé délibérément une coercition sur les autorités grecques.
Cet accord inclut l’abandon d’une série très importante d’engagements pris par Syriza lors de la campagne électorale qui lui ont permis d’obtenir une victoire d’une portée historique le 25 janvier 2015. Syriza a engagé sa responsabilité devant le peuple grec et il est tragique qu’une majorité de ses députés et de ses ministres ne l’ait pas respecté, d’autant que le peuple a apporté un appui très clair à Syriza tant le 25 janvier que le 5 juillet 2015.
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