anakin-skywalker_2278.jpg Illus. La gauche revenant comme une farce altermondialiste (été 2015), première mutation enregistrée dans un coin perdu de la galaxie.

D’ailleurs, jeudi soir (13 août), Zoé Konstantopoúlou dénonçait déjà les agissements des ministres SYRIZA, ces derniers venaient tout juste de déposer une myriade d'amendements... surprise dans l'après-midi, certains alinéas introduits imposent des changements à effet rétroactif au régime des retraites, ce qui est formellement interdit par la Constitution, car aucune disposition concernant le régime des retraites ne peut être déposée séparément d'un projet de loi, spécifiquement et exclusivement rédigé dans ce but, et cela d’ailleurs sans consultation de l’équivalent du Conseil Constitutionnel.

Aux heures du (si) petit matin, et suite à une pirouette procédurale suggérée par le népotiste Pasokien Venizélos et acceptée par le gouvernement, l’affaire des amendements a été jugée conforme à la Constitution. Panagiótis Lafazánis, chef de la Plateforme de Gauche (...SYRIZA) a pris aussitôt la parole vers 5h du matin, visiblement en colère car très déçu:

“Je ne sais pas si je dois dire que je suis désolé ou alors que j’ai honte. Ainsi, à la manière des moines qui appelaient la viande... poisson, vous avez modifié un intitulé pour que votre amendement puisse paraître... constitutionnel. Est-ce bien une façon de faire M. Mardas (ministre du budget) ? Vous avez adopté ce trucage proposé par M. Venizelos et vous pensez que cela vous donne-t-il une solution? C’est une honte, c’est une aberration constitutionnelle. Vous êtes en train d’agir intentionnellement et vous violez de la Constitution. Vous faites de la Constitution un bout de papier chiffonné. Alors, la démocratie en Grèce est abolie, nous vivons sous la dictature de la zone euro et dans sa néocolonie. Sauf que nous allons briser cette dictature, l'alternative existe, ce n’est pas une voie unique”.

Le vote a ainsi été donc marqué par la résistance de très nombreux députés de la Plateforme de Gauche et pas uniquement. Alexis Tsipras doit son approbation aux quelque 120 voix apportées par le bloc mémorandiste historique bien connu (Nouvelle Démocratie, PASOK, Potami) et par son allié, le parti de droite... faussement souverainiste ANEL.

Jusqu’à 43 députés SYRIZA sur 149 n’ont pas suivi les Tsipriotes dans ce suicide éthique et politique: 32 ont voté contre, et 11 se sont abstenus. Notons que les députés n’ont pas eu le temps de lire les textes (à part un résumé) - déclaration d’une députée SYRIZA dans l’après-midi du 14 août à la radio 105,5 (de SYRIZA), alors mascarade, trahison et désolation. Pour mon ami Georges qui vient de téléphoner depuis son île, Chios, “Tsipras restera dans l'histoire comme le plus grand escroc politique de la Grèce contemporaine, pire même que Papandréou”. Les slogans et les affiches du moment à Athènes, parfois bien vulgaires et toujours explicites... progressent dans le même sens: “Tsiprandréou traître” ou, “Tsipras, collabo tu peux crever”, puis, “Papandréou - Mitsotakis - Tsipras... merde”, enfin, “La Liberté ou l'euro”, ce que suggérerait une certaine prise de conscience quant au rôle pivot, réservé à l’euro par le totalitarisme européiste

Lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Mémorandum Tsipras" sur son blog Greekcrisis