Salma Hamza, urbaniste et membre du comité de soutien explique :

"Aujourd’hui, la classe moyenne est complètement marginalisée du système de production et d’accès au logement. En effet, les dispositifs d’aide qui lui étaient dédiés sont complètement détournés au profit d’autres catégories sociales plus aisées. Les logements dits sociaux qui de par leur conception et de leur système de financement sont plus adaptés à des catégories moyennes, car bancables et solvables, ont été pervertis par le clientélisme de toute sorte. Aujourd’hui, ces mêmes structures de production du logement sont en crise de reproduction et menacées elle mêmes de disparition à cause des prix du foncier complètement déchaîné et d’une incapacité des pouvoirs publics à aborder sérieusement la question du logement sous toutes ses formes."

Selon le ministère de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, 30% de la population ne disposerait pas de moyens pour accéder à un habitat décent et 20% n’aurait aucune chance d’avoir un logement digne. Alors que l’État se désengage, progressivement du secteur (les logements sociaux constituent 1,6% du total des logements construits), près de la moitié des Tunisiens n’a pas accès à un logement décent. Menacés dans leur dignité, les candidats aux logements sociaux souffrent de la faiblesse de l’Etat en tant que régulateur du marché de l’habitat et des caisses sociales qui déclinent leurs demandes sous prétexte de leur insolvabilité.

Lire l'article d'Henda Chennaoui paru sur le site Nawaat sous le titre "Halima Jouini en grève de la faim : « Un logement décent pour tous »"