En visite officielle dans la colonie, Pierre Moscovici, sous le regard... vraisemblablement ahuri du “ministre” Tsakalotos, vient de rappeler les termes de l’ultimatum du mois: La Grèce dispose d’un délai de six jours jusqu’à l’Eurogroupe de lundi prochain pour appliquer les mesures pré-requises et préalables au versement d’une tranche de deux milliards d’euros.

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Parmi ces mesures, y figurent notamment, la disparition de la protection de la résidence principale face aux saisies pour dettes, ainsi que la priorité désormais accordée aux fonds rapaces dans... l’acquisition des crédits dits ‘rouges’ accompagnés d’hypothèques, autrement-dit, tous ces prêts auprès des banques que les particuliers et les entreprises ne peuvent plus rembourser, d’après le reportage du “Quotidien des Rédacteurs” daté du 3 novembre. Vent fort et alors vent mauvais

C’est ainsi que la mort rode en nous et autours de nous, mer Égée comprise si l’on considère autant les cadavres flottants des réfugiés et migrants, eux comme nous (mais à un degré divers)... agissant sous la ligne de flottaison de la modernité modélisatrice et mondialisante du capitalisme (...)

Et la santé ?

Dans un ailleurs devenu si proche, mon ami Yórgos Vichas et les siens du centre solidaire médical d’Ellinikón près d’Athènes, tirent une fois de plus la sonnette d’alarme dans un communiqué publié récemment, accompagné d’une photographie issue de la campagne d’indignation et de rejet de l’escroquerie européiste entreprise il y a quelques semaines à Bruxelles même, par les pharmaciens et médecins solidaires:

“À plusieurs reprises pendant des années, et également cette année, avons-nous souligné le fait que trois millions de personnes non assurées qui sont nos concitoyens ne peuvent plus attendre longtemps. L'impact dans le secteur de la santé de l'application des mémoranda est plus que dévastateur pour les assurés et évidemment pour les non assurés”.

“Suite à l'invitation de l'ancien, comme de l’actuel ministre de la Santé, le Collectif de la coordination sociale des médecins solidaires de la région d’Attique avait fait des propositions pour ce qui tient de la prise en charge des non-assurés ; elles ont été partiellement incluses dans les textes des orientations stratégiques du ministère en mai dernier. Soudainement, tout a été gelé sans que le ministère ne fournisse d'explications”.

“Sauf que les problèmes demeurent. Les non-assurés devraient en effet bénéficier d’un accès libre au système de Santé, sauf que les crédits nécessaires n’existent toujours pas de la part du ministère et le nouveau ministre de la Santé doit être bien conscient que beaucoup reste à faire. De très nombreuses unités de soins intensifs restent fermées, les patients atteints de cancer doivent attendre plusieurs mois avant le début des radiothérapies, les patients assurés et non assurés étant à la... recherchent d’un rendez-vous doivent autant patienter plusieurs mois. Le manque de personnel est dramatique, puis, nos jeunes médecins émigrent alors massivement”.

“Notre système de Santé publique devrait être urgemment financé, en lieu et place de cela, il sera placé sous tutelle d’une structure privée d’audit et de contrôle. En lieu et place de cela, le mémorandum III (de Tsipras) impose la diminution de son budget à hauteur de trois milliards d’euros sur trois ans... en lieu et place de cela, les maigres allocations dont bénéficiaient encore nos handicapés viennent d’être drastiquement diminuées, voire même supprimées.”

Faux-bijoux politiques de la Gauche radicale qui ne brillera alors plus jamais... dans les hôpitaux.

Extrait de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis sous le titre "Faux et vrais bijoux".

Pour soutenir le travail de Panagiotis c'est ici.

Note : En mars 2015, la Troïka a bloqué une tranche "d'aide" à Chypre jusqu'à temps que le Parlement modifie la loi sur les saisies immobilières ce qui fut fait.

Le 3 décembre 2013, Panagiotis Grigoriou rapportait sur son blog :

"Le pays s’enfonce dans l’hiver et ceci sans répit. Les nouvelles épouvantables s’accumulent et se répètent au point d’épuiser et de tétaniser le plus grand nombre. Ainsi, on vient de lire dans la presse qu’en septembre dernier, une employée de la Troïka aurait convoqué dans son bureau trois juges pour les menacer. Ces derniers instruisent justement ces dossiers socialement brûlants relatifs aux saisies des résidences principales pour dettes et leurs décisions devraient d’après les Troïkans s’avérer systématiquement défavorables aux citoyens appauvris. Ce reportage de “Kontranews”, repris par Real-FM lundi 2 décembre n’a pas été démenti, en tout cas pas pour l’instant."

Il y a une dizaine d'années, on trouvait des maisons à vendre sur internet en Roumanie à moins de 10000 EUR, payable en ligne par carte bleue. Nous avions contacté l'Ambassade de France à Bucarest en nous faisant passer pour un client, laquelle nous avait renvoyé vers une "personne de confiance". Jointe au téléphone, celle-ci nous avait "rassuré" sur la fiabilité de ce site. Alors que nous nous interrogions : "Ces maisons sont-elles habitées ?", il répondit "oui, certaines. Mais vous savez il n'y avait pas de propriété privée en Roumanie et il n'y a pas de problèmes, quand on demande aux gens de partir, ils s'en vont."

On peut aussi tester la Bulgarie...

Sur le "contrôle" du Leviathan nommé "Troïka" par le (pseudo) Parlement européen (aujourd'hui "Quartet" principal "acquis" du passage de Syriza au pouvoir) le résultat est bien décrit par l'impayable Maystadt : “Il y a un vrai problème de contrôle démocratique (...) Le Parlement a constitué une commission pour essayer de comprendre comment fonctionne la Troïka. Alors le FMI n'est pas venu en disant: je n'ai pas de comptes à rendre au Parlement européen. La Banque centrale européenne a envoyé un observateur qui n'a pas ouvert la bouche. Et il y a un directeur de la Commission qui a essayé de défendre comme il pouvait.”

Lire sur ce blog Van Rompuy, la boule à neige de l'Europe