Pour un quotidien du jour comme de chaque jour, la ‘Une’ en dit bien long en seulement quatre mots: “La vie sans rien”. C’est presque de la statistique: “Pour 350.000 familles, plus personne ne travaille, le salaire moyen en Grèce s'élève à 815 euros et 500.000 personnes travaillent à mi-temps pour 346 euros par mois” (quotidien “Dimokratía” du 10 novembre).

Dans un autre reportage publié récemment, d’abord par le quotidien “Ta Néa” (9 novembre) avant d’être reproduit par l’ensemble de la presse grecque, on y apprend que “plus de 7 millions d'habitants de la Grèce (10.815.197 habitants au total en 2013) ne travaillent pas. Le danger de la paupérisation généralisée est évident. La Grèce devient ainsi un pays de retraités, de chômeurs et de citoyens économiquement inactifs, aux conséquences manifestes sur l'économie et sur le système de la Sécurité Sociale. Un pays comme la Grèce, pour une population active de 4,74 millions de personnes, mais aux 3,5 millions de personnes occupant un emploi, 1,24 millions sont au chômage et 2,65 millions de personnes perçoivent une retraite, eh bien, ce pays ne peut plus s’attendre à retrouver le moindre remède devant les grands déséquilibres que connait son système de sécurité sociale, et encore moins, de pouvoir rétablir son économie.”

“Alors, à travers une telle perspective, le risque est grand, qu’une grande partie de sa population s’installe durablement dans la paupérisation, et de ce fait en même temps, l’ensemble de ses assises technologiques, tout comme celles de la production restante en Grèce, subiront alors un effondrement sans précédent, comme l’explique le professeur émérite à l'Université Pántion, Sávvas Robolis. (...) Au même moment, un million d’employés du secteur privé, ne perçoivent plus de salaire (retards accumulés sur plusieurs mois), tandis que sept nouveaux postes crées sur dix, relèvent du travail temporaire, dit aussi flexible”, presse grecque du 9 novembre. J’y ajouterais, que plus d’un demi-million de Grecs ont quitté le pays pour travailler ailleurs, tout comme plusieurs centaines de milliers d’immigrés, installés en Grèce depuis plus de dix ans, essentiellement Albanais et Bulgares

Extrait de la chronique de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis

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