Empêcher les saisies et les ventes aux enchères en Grèce
Par Le concierge du Musée le mercredi 11 novembre 2015, 20:23 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Sur la question des ventes aux enchères, la réponse immédiate doit être de les arrêter à l’aide d’interventions juridiques (Par ex. la contestation de l’arriéré réclamé, la requête d’une invalidation provisoire de la décision de vente, la demande en référé de report d’exécution, l’invocation du droit inscrit dans la constitution à un logement décent, etc.). Mais ce n’est pas suffisant. Il faut que se développe un mouvement de résistance quartier par quartier, dans tout Athènes, dans toutes les villes, avec pour mot d’ordre central : « Garantie du logement ! STOP aux ventes aux enchères » ! En particulier dans les lieux où se déroulent les ventes, il faut faire des « chaînes humaines » et exercer des pressions pour éviter la prise de décision. L’intervention de syndicalistes et d’organisations sociales peut jouer un rôle important.
Image extraite de La Dignité du Peuple de Fernando Solanas
Le gouvernement a présenté au parlement et fait adopter en procédure d’urgence le projet de loi pour la recapitalisation des banques. Après communication par la B.C.E. des « tests de résistance » (stress test) des quatre banques systémiques le total du montant de la nouvelle transfusion de capitaux pour leur « assainissement » est estimé autour de 14,4 milliards (4,9 pour la Banque du Pirée, 4,6 pour la Banque Nationaltoliose, 2,7 pour la Banque Alpha, 2,1 pour l’Eurobank).
Bien que la proportion entre la participation du privé et celle du public (par le biais du Fonds de Stabilité Financière -F.S.F.) à la couverture nécessaire en capitaux ne soit pas encore connue, on considère comme établi qu’elle favorisera essentiellement les propriétaires privés de capitaux (grecs ou étrangers). Il est significatif que les obligations dites Coco’s (Contingent Convertible Bonds), avec droit de conversion en action, auront un rendement annuel autour de 8-10%. De plus, selon des sources gouvernementales, le pourcentage du F.S.F. sera à une hauteur telle qu’elle ne devra pas décourager la participation privée à l’augmentation du capital en action.
Dans le cadre du projet de loi que le gouvernement a fait adopter, a été également institutionnalisé le contrôle du F.S.F. par le « quartet » des institutions (U.E., B.C.E., F.M.I., M.E.S.) et par ce biais le contrôle du système bancaire. En particulier, « la commission de sélection » qui désignera les administrateurs du F.S.F. comprend 6 membres, dont 3 -y compris le président, seront nommés par l’U.E., la B.C.E. Le M.E.S., 1 par la Banque de Grèce (en réalité contrôlée par la B.C.E.) et 2 par le ministre de l’économie. La dite commission de sélection désignera par la suite 7 des 9 membres du Conseil Général et 2 des trois membres de la Commission Exécutive du F.S.F., y compris leurs présidents, avec l’accord de l’Eurogroupe.
Par la suite l’administration du F.S.F. nommée par les créanciers évaluera les C.A. des banques et fera tous les changements qu’elle estimera opportuns, pendant que la toute puissante « Commission de Sélection » pourra révoquer ou nommer des membres de l’administration du F.S.F. en fonction de leurs performances et fixer le montant de leurs appointements. Dans les banques qui seront « recapitalisées » sera affecté un représentant du F.S.F. avec droit de veto sur les questions critiques et sur le contrôle du flux du financement. Il s’agit en réalité de livrer totalement au contrôle des créanciers le système bancaire grec, et par ce biais, les entreprises grecques endettées, les biens immobiliers et les logements hypothéqués, et même la terre agricole. Si avec ces évolutions nous prenons en compte le fait que les ventes aux enchères pour emprunt non remboursé ont été débloquées depuis le 1er novembre 2015, on peut comprendre quelle sorte de problèmes il en résultera pour des centaines de milliers de familles et de petites et moyennes entreprises dans un proche avenir.
Le gouvernement SYRIZA-ANEL, et les partis mémorandaires qui ont approuvé le projet de loi au parlement, ont d’énormes responsabilités, eux dont les choix transforment notre pays en un pitoyable protectorat.
Lire l'intégralité de l'article de Yannis Tolios paru sur le site d'Unité Populaire sous le titre "Recapitalisation des banques grecques et prêts à risques.Pouvons-nous empêcher les ventes aux enchères ?"