La privatisation de l’énergie électrique en Grèce
Par Le concierge du Musée le jeudi 26 novembre 2015, 13:20 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Le Système de Transport de l’Énergie Électrique constitue dans chaque pays la colonne vertébrale de l’électrification, un secteur stratégique, tant pour le développement économique, que pour la défense et la souveraineté nationale.
C’est donc à juste titre que M. Dijsselbloem (Président de l’Eurogroupe NdT), le tueur des droits sociaux et humains du peuple grec, a refusé que soit privatisé ne serait-ce qu’un pour cent de la TENET, le système transport d’électricité de son pays. Il a déclaré au parlement hollandais le 18 octobre 2013 : « le transport de l’énergie électrique constitue un impératif stratégique pour la Hollande, et sa privatisation entrainerait un très grand préjudice pour l’intérêt public. »
Il n’est pas paradoxal que M. Dijsselbloem réclame la liquidation immédiate du Système Grec de Transport de l’Énergie Électrique et naturellement de la totalité de la propriété publique et des infrastructures de l’État. Ni que le « premier gouvernement de gauche » (slogan de Syriza NdT) montre son empressement à les liquider.
Il y a quelques jours, Monsieur Hollande, le président de la République française, a effectué une visite en Grèce. Les médias français ont présenté ainsi sa visite : « La France vient faire ses courses en Grèce », « La Grèce est à vendre », « le Président Hollande est venu cueillir ses lauriers en pays conquis ». Les médias grecs –comme d’habitude- ont dissimulé les informations françaises et nous ont bombardé nuit et jour avec les images des défilés en l’honneur du conquérant. Défilés qui ont été organisés par le « premier gouvernement de gauche » et qui, pour les plus anciens d’entre nous, rappelaient les défilés qu’organisait la junte pour ses parrains, les US-Américains, au début des années 70.
Il n’y a pas de paradoxe. C’est la triste réalité de la Grèce et du peuple grec, depuis l’instauration d’un système de colonisation pour dette et depuis l’occupation du pays par les créanciers et les dirigeants politiques de l’Allemagne, de la France et des USA.
Après le troisième mémorandum, le « mémorandum de gauche », en août 2015, la totalité de la richesse publique et personnelle des Grecs, la souveraineté nationale, a été convertie en une simple reconnaissance de dette aux mains d’une institution privée, le Mécanisme Européen de Stabilité. Reconnaissance de dette dont peut disposer le MES comme il l’entend, et lorsqu’il le désire.
N’oublions pas que la Russie s’est reconstruite et est devenue une grande puissance en conservant intacts ses actifs publics et privés après la faillite de 1998, comme cela est arrivé également en Allemagne en 1953
Il est donc manifeste que ni la Troïka d’hier (BCE, FMI, UE), aujourd’hui Quartet (avec l’ajout du MES), ni ses collaborateurs locaux (gouvernements, médias, SEV [MEDEF grec, NdT) ne visent et n’ont jamais visé le redressement de la Grèce en crise, sa reconstruction et son développement. Leur but commun était, est toujours, le maintien du pays à perpétuité dans les chaînes de la dette et de la dépression, la poursuite de l’occupation et le pillage de tout ce qu’a réalisé le peuple grec depuis la seconde guerre mondiale.
C’est dans ce cadre que nous tenterons d’examiner plus précisément la situation du secteur de l’énergie électrique et sa privatisation.
Lire l'intégralité de l'intervention de Flora Papadede au débat d'experts organisé par le groupe parlementaire de Die Linke (La Gauche) au Bundestag le 2/11/2015, sur le thème des privatisations de l’énergie électrique, des ports et des chemins de fer en Grèce, traduite sur le site tlaxcala