Razzia sur les banques grecques
Par Le concierge du Musée le jeudi 3 décembre 2015, 12:37 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Cette semaine, la cotation de l’action de la Banque nationale (de Grèce) vient été suspendue à la Bourse de New York, en dépit de la récente dite augmentation de son capital. Les quatre grandes banques grecques (dites “systémiques”), même (et surtout) en conséquence du plus grand vol de leurs actions... et de l'histoire, qu’a eu lieu il y a quelques jours (s’agissant de la part essentiellement détenue par l’État), sont toujours considérées en réalité comme demeurant peu solvables. D’autant plus, que la législation récemment adoptée, fera qu’à compter de l'année 2016, ces banques devront alors être sauvées si besoin est, par les... seuls déposants.
Même les analystes du quotidien mainstream “Kathimeriní” s’en insurgent. Il y a de quoi. “Car il est nécessaire de comprendre exactement ce qui nous est arrivé. La valeur des actions des banques détenues par l’État, était de 17 milliards il y a encore un an, en octobre 2014. Sauf que l'économie semblait donner de signes positifs et, avec une croissance attendue de 2,9% pour 2015, ces 17 milliards deviendraient au moins 25 milliards aujourd'hui, en fonction toutefois de la situation internationale”.
“Au lieu de cela, la recapitalisation qui vient d’avoir lieu a fait perdre tout cet argent à l’État, et en plus, ce dernier devra verser encore 5 à 10 milliards supplémentaires aux nouveaux propriétaires des banques. La plupart d’entre eux sont ces étrangers lesquels ont obtenu le contrôle de 83% de notre système bancaire en versant seulement 5 milliards d’euro. Les dommages directs donc pour les banques, s’élèvent alors à 25, voire à 35 milliards d'euros, d’après certains calculs liés à l’état de l’économie grecque en ce moment”.
“Le prix de l’acquisition pour l’ensemble des quatre banques a été terriblement modique. La valeur de la Banque Nationale de Grèce a été évaluée à 71 millions d’euros, c’est pour dire... autant qu’un grand building lui appartenant, tandis que ses capitaux propres s’élèvent à plus de 6,5 milliards et que sa valeur en bourse avoisine le 1,3 milliard. Lors de la mise en vente de ses actions... la valeur de cette banque a été donc dépréciée de 99%. La valeur de la Banqué du Pirée quant à elle, a été fixée à 18,3 millions Euros, pourtant, ses capitaux propres s’élèvent à 6,6 milliards d’euros (dévaluation donc de 99,7%). L'Alpha-Bank, un établissent d’une valeur fixée à 510 millions et aux capitaux propres qui s’élèvent à 6,9 milliards, (93% de dépréciation,) avait une valeur en bourse de 779 millions d’euros. Eurobank enfin, a été évalué à 147 millions, une banque aux capitaux propres de 4,6 milliards d’euros, la dépréciation ici est de 99% (valeur en bourse de 353 millions)”
“Tout s’est passé pour cette... recapitalisation en respectant certes la lettre de la loi, laquelle n'a pas été violée. Cependant, le résultat a déjà provoqué la perte de dizaines de milliards d'euros pour l'État, en plus, du transfert du contrôle des banques grecques à l’étranger, pour seulement quelques sous. Tout cela, provoque dès lors une grande question: existait-il un moyen pour éviter tout cela? Oui, évidemment. (...) Les responsabilités politiques, voire, éventuellement les responsabilités pénales doivent être ainsi déterminées. Il y a eu trop d'argent en jeu... Alexis”, (Mihális Penglis, “Kathimeriní” du 29 novembre 2015)
Extrait de l'article de Panagiotis Grigoriou par sur son blog Greekcrisis sous le titre Économie réelle