La fin de la démocratie
Par Le concierge du Musée le mardi 29 décembre 2015, 13:57 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Le 17 Août 1984, Cornelius Castoriadis avait donné une conférence à Léonidio, une bourgade Péloponnèse, sur le thème de la Démocratie antique et sur sa signification contemporaine. À cette occasion, il avait rappelé que contrairement à une certaine version de la thèse marxiste, les opprimés ne finiront jamais... automatiquement à renverser le cours de l’histoire.
C’est rarement possible et ce n’est d’ailleurs pas la règle. Le grand philosophe contemporain évoquait alors la fin du servage, une abolition qui n’a pas été le fait d’un renversement d’en bas, mais rendue possible tout simplement, parce que les couches dirigeantes avaient ainsi réalisé au bout d’un certain temps, que le maintenir coûte que coûte n’était plus rentable.
La fête se terminera, toujours et forcement. Pour une bonne partie de ce que nous nommons l’Occident, le moment historique proche est celui de l’abolition de la démocratie dite représentative et en même temps du retour d’une forme je dirais de servage, tout simplement parce que les couches dirigeantes ont ainsi réalisé, que maintenir l’état du monde actuel surtout coûte que coûte, n’est plus rentable.
J’observe cette fin d’année 2015 si terrible, sous l’emprise de mes apories alors multiples (en grec aporie: embarras, interrogation et autant dénuement matériel), et après avoir fait comme de nombreux autres Grecs, le constat amer de notre impuissance politique... d’en bas. Pourtant, nous avons lutté comme nous avons aussi utilisé toutes les fausses armes dont nous croyions encore disposer, essentiellement le vote, lors des législative et surtout lors du référendum.
Cependant, nous sommes enfin plus lucides. Les Grecs dans leur immense majorité réalisent à présent et cela suite à l’expérience (et expérimentation) de 2015, qu’aucun parti politique actuel n’est capable de se tenir à la hauteur des exigences alors... mortelles de notre moment historique, aussi parce que nous sommes certes à un tournant.
Les Grecs dans leur immense majorité réalisent encore qu’ils sont devenus des sans-abri politiques, depuis la mithridatisation du PASOK, de la Nouvelle démocratie et enfin de SYRIZA, formations prétendument politiques et en réalité castes d’intérêts plus privés que jamais, irrémédiablement imprégnées du totalitarisme financiocrate, ainsi que de tout son ridicule qui finalement (nous) tue.
Lire l'intégralité de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis sous le titre 2015 - Bilans et dépôts