SA fiscales sous le protectorat de l'UE en Grèce
Par Le concierge du Musée le samedi 9 janvier 2016, 20:34 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
La onzième, depuis l’avènement de la Troïka en Grèce, reforme dite des retraites, plus exactement l’achèvement de la fin de vie... par d’autres moyens, occupe vraiment l’actualité grecque en ce moment, autant, que certains faits plus tellement divers: cambriolages accompagnés de meurtres ou plutôt le contraire, et surtout, cette dernière affaire de l’hypermémorandisme pratiqué d’en bas par les autorités sur le terrain, ainsi mis en œuvre par les agents du fisc à Thessalonique. En somme, la victime de ce terrorisme autant réel que symbolique, a été une femme âgée, soufrant de cancer.
L’histoire date du 22 décembre dernier mais elle vient tout juste d’être révélée par la presse. Sur un marché de Thessalonique, les agents du fisc accompagnés par des policiers interpellent une femme âgée qui vend des objets personnels “sans autorisation”, une... braderie pour survivre et surtout, pour pouvoir faire face aux frais exigés par sa thérapie.
Suite aux affaires similaires, celle d’abord du vendeur de châtaignes à Thessalonique, puis de celle de la vielle femme veuve et... trafiquante de persil à Trikala (en Thessalie) auxquels les agents du fisc ont infligé des amendes de plusieurs milliers d’euros, il y a donc cette troisième récidive... de la criminalité institutionnalisée (car exercée en dépit de tout critère de justice sociale, qui plus est, dans un pays au Contrat social définitivement déchiré), qui en rajoute, au climat délétère de l’année SYRIZA comme de toutes les autres années depuis au moins 2010.
D’après le reportage, cette femme, proposait à la vente: un chandelier, un pot de verre et un plateau de service, objets aussitôt confisqués et détruits d’après le protocole... strictement suivi par les agents du fisc ! Une amende de dix mille euros lui a été infligée.
“Cela fait quatre ans que je vends divers articles... sortis de notre foyer sur ce marché, c’est pour pouvoir payer les examens médicaux que je dois faire, suite à une mastectomie. Je vends des broderies, des tricots, je brode même, je n’ai pas de travail et je ne peux plus en réalité travailler. Que faire d’autre ? Il y a certains examens médicaux, lesquels ne sont plus pratiqués à l’hôpital public, alors, il faut les faire pratiquer dans le privé et ainsi payer. Personne ne m'avait troublé jusque-là, les gens ici me connaissent”.
“Les policiers m’ont donc interpellé le 22 (Décembre), à midi, ils ont probablement pensé que je vendais des cigarettes (de contrebande). ‘Eh les enfants, je suis malade’, ais-je dit, j’a été conduite au poste de la Police, ils ont été gentils avec moi certes, et j’y suis restée assise jusqu'à huit heures du soir, on me regardait alors sans rien dire, avant de me transférer dans un autre commissariat, plus central à minuit, et comme il faisait bien très sombre et comme j’étais comme effrayée, ils m’ont enfin ramené chez moi.” (hebdomadaire “To Pontíki” du 7 janvier).
Lire l'intégralité du texte de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis sous le titre Académie de Platon