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Dans Athènes, on voit souvent en ce moment, ces affiches, prônant “l'ouverture de toutes les frontières, pour le voyage des réfugiés et des migrants vers la survie, devienne ainsi celui de l'Humanité vers la Liberté”. Au-delà de l’utopie que ce message peut véhiculer, on sait que certaines campagnes idéologiques, seraient directement (ou indirectement) financées par les spéculateurs financiers (comme Soros), et pour ce qui de la plus stricte vérité, c’est bien au contraire, l’abolition des frontières qui finira par priver les populations concernées de leur dernier espoir... de (se) constituer en communautés démocratiques, souveraines, maîtrisant ainsi leur destin.

Il n’y a qu’à observer (par exemple) le caractère profondément anti-démocratique des institutions de la dite Union européenne “sans frontières”, en réalité, sa conception consiste à imposer progressivement (et par un processus récemment accéléré), cette... même et dernière forme de totalitarisme qui nous gouverne derrière le masque des politiciens... bouffons.

Rappelons-nous d’ailleurs que sur un plan mythologique, le bouffon, le fou du roi est dans son étymologie plus ancienne, la déformation des Bouphonies, ces “sacrifices du bœuf” dans la Grèce antique: après l'exécution de la victime, une “comédie sacrée” avait lieu pour “dépasser et normaliser la mise à mort” de l'animal. Telle est d’ailleurs dans son essentiel... anthropologique, la fonction exacte qu’incarnent les politiciens... bouffons qui nous “gouvernement” dans un processus, où la mise à mort des droits des peuples européens à disposer d’eux-mêmes, préfigure ainsi leur mise à mort économique, et à moyen terme même démographique.

Telle est la vision de ce bas monde depuis (et par) l’expérience grecque en tout cas, en dépit des gesticulations des gouvernants. Ainsi, pour l’économiste (et ancien député SYRIZA ayant quitté ce Titanic de la gauche en août 2015) Kóstas Lapavítsas: “Le gouvernement fait tout pour obstruer l’exactitude des ‘négociations’ menées avec les institutions (Troïka élargie), pensant ainsi cacher leur réalité une fois de plus. SYRIZA prétend alors ‘négocier âprement’, sauf que les véritables enjeux en cours sont si évidents finalement aux yeux de tous”.

“La première évidence tient-elle en fait... à ce que le troisième mémorandum (signé par Tsipras durant l’été 2015) a déjà complètement échoué. Sauf que ceux qui l’ont signé ne peuvent pas l'admettre publiquement, ni le gouvernement, ni le FMI, ni même l'UE. Ces cosignataires s’adonnent alors à un jeu cynique, cela afin d'éviter le coût politique qui découle de cet échec. Tel est en somme, le véritable contenu et objet des ‘négociations difficiles’ actuelles”

“D’après une deuxième évidence, le système politique de la Grèce et autant celui des couches qui détiennent le pouvoir économique et social dans ce pays, n'a pas d'autre projet d’avenir, autre que le programme destructeur des prêteurs (FMI, UE, BCE). L’impasse ainsi idéologique, tout comme sa faillite politique sont sans précédent dans l'histoire de la Grèce contemporaine”.

“L'échec du troisième mémorandum se concrétise par exemple déjà, dans la mesure où il n'y a pas moyen d'atteindre l'objectif fixé de 3,5% d'excédent primaire en 2018. En 2015, l'économie grecque est rentrée dans une nouvelle phase de récession et cette situation s’aggravera en 2016 et peut-être aussi en 2017. Les données récentes d’ELSTAT (Statistiques de la Grèce) sont fort révélatrices: La production industrielle dans les deux premiers mois de 2016 est en dessous du niveau moyen de 2015, niveau déjà tragiquement faible, car diminué d'environ 35% comparé par exemple aux données de l’année 2008. Les exportations n’ont plus aucun dynamisme - en baisse de 7% pour le mois de février (...) tandis que les ventes au détail de janvier (2016), sont en chute libre, -20%”.

“Cette précipitation dans le gouffre de l’économie réelle, est plus qu’évidente, et (...) enfin, le taux de chômage enregistré au quatrième trimestre de 2015 atteint 24,4% en hausse de 0,4% au troisième trimestre de 2015, tendance de nouveau à la hausse après une période de relative modération. Le pire indicateur provient de l’indice des offres d'emploi dans l'ensemble de l'économie, hors agriculture. Au quatrième trimestre de 2015, il y avait au total, seulement 3.119 postes vacants dans l'économie grecque! C’est un effondrement”. '' “La situation est tragique mais malheureusement, tout va se détériorer après l’adoption des nouvelles mesures du mémorandum Tsipras. Une fois de plus, tout sera mis en œuvre pour aggraver la récession. Dans ce contexte donc, les termes du troisième mémorandum convenu par Alexis Tsipras durant l'été 2015, ne reposent sur aucune assise réaliste”. “Pour le gouvernement grec, lequel s'effondre comme l’on sait dans les sondages, ayant perdu toute crédibilité depuis son (troisième) mémorandum, les propositions du FMI incarnent alors un désastre politique. SYRIZA sait très bien que l'objectif des 3,5% (excédent primaire) pour 2018 restera irréaliste et il désire si possible arriver à imposer un allégement substantiel de la dette grecque, tel que proposé par le FMI. Sauf que le durcissement significatif des conditions et mesures austéritaires convenues en 2015 pour la période 2016-2017, comme d’ailleurs le suggère le FMI, signifierait entre autres et dans la pratique, la réduction sérieuse du montant des retraites, ainsi que la poursuite dans une politique fiscale alors d’écrasement économique des petites et moyennes entreprises ainsi que des ménages”''

Lire l'intégralité du texte de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Sous le soleil... l'effondrement" sur son blog Greekcrisis.