Les Européens et le FMI veulent faire dépendre leur soutien à Athènes de sa situation en 2018 et demandent immédiatement des gages supplémentaires.

Le soutien des Européens et du FMI à la Grèce sera à l’avenir non seulement toujours conditionnel mais également «contingent», selon l’accord trouvé vendredi entre les ministres des finances et le Fonds monétaire international. Lors de cette réunion, à Amsterdam, les créanciers d’Athènes ont confirmé que la conclusion de la première revue et la reprise des versements dépendaient désormais d’engagements supplémentaires.

Le FMI doute de la capacité d’Athènes à dégager 3,5% d’excédent primaire en 2018 et souhaitait que le gouvernement Tsipras fournisse dès maintenant le détail des mesures supplémentaires «votées en avance, crédibles et automatiques» qu’il prendrait en 2017 ou 2018 s’il n’était pas en mesure d’atteindre cet objectif dans le cadre des engagements actuels. Des mesures chiffrées par le FMI à 2% du PIB.

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«Nous sommes à quelques millimètres d’un accord», assurait après la réunion le ministre français Michel Sapin qui juge une réunion (des ministres des finances) jeudi prochain «très probable». Les autorités grecques ont toutefois fait valoir que prendre des engagements à l’horizon 2018 soulevait des problèmes politiques et constitutionnels. «Nous ne voulons pas aller à l’encontre de contraintes légales», a rassuré Jeroen Dijsselbloem[1] tout en reconnaissant que la nature de ces mesures et surtout les conditions dans lesquelles elles devraient être automatiquement mises en œuvre restaient à définir.

De son côté, le FMI a explicitement renoncé à une réduction nominale de la dette et semble prêt à accepter que son réaménagement soit lui aussi contingent. Le «paquet global» comprendra des «précisions sur les mesures concernant la dette», a expliqué Michel Sapin après la réunion, mais «cela ne veut pas dire qu’on les mette en œuvre tout de suite, mais on les connaîtra» à l'avance.

Extrait de "Les créanciers de la Grèce esquissent un compromis", Florence Autret, L'AGEFI Quotidien

Notes

[1] L'impétrant oublie de préciser qu'il a été inculpé pour crimes contre la Constitution grecque par le Grand Tribunal du Musée de l'Europe car « C’est ça le grand départ vers un nouveau type de civilisation, dont les littérateurs fournissent le concept, à savoir que le meurtrier (s’il ment par-dessus le marché) n’a pas tué et que la lâcheté du meurtre lui donne une aura de héros. Tel est le camouflage du principe qui s’effectue avec ce petit mot « prétendu » que nous voyons surgir dans tous les commentaires sur ce qui s’est passé. Il y a des horreurs qui sont commises et dont l’odeur monte jusqu’au ciel, le monde le sait bien sûr et supporte un tel savoir. Mais il jouit aussi manifestement du spectacle d’une endurance morale qui lui offre aujourd’hui encore de « prétendues horreurs » sans se voir signifier : Stop ! Dehors! Quittez cette planète ! » (Karl Kraus).