Le samedi 23 avril était organisée à la Bourse du Travail de Paris une rencontre nationale de l’appel « On Bloque Tout ! » ce sont près de 100 militant.e.s (CGT, SUD-Solidaires, FO, CNT-SO, FSU, CFDT) qui y ont participé tout au long de la journée.

Des commentaires sur le mouvement de rejet de la loi « travail » ont accordé une place centrale et un rôle décisif à la jeunesse scolarisée mais force est de constater que la mobilisation dans les lycées et, surtout, dans les universités est très en-deçà des derniers gros mouvements étudiants, en 2009 par exemple. L’absence de lutte d’ampleur dans les facs depuis 2010 explique que des pratiques de terrain se soient perdues et il n’est pas étonnant de constater aujourd’hui que les assemblées générales les plus massives se sont tenues dans les universités où les syndicats étudiants ont fait un travail régulier de mobilisation. À l’université comme dans le monde du travail, il n’y a pas de secret : on mobilise d’autant mieux les collègues qu’on a l’habitude d’échanger, d’argumenter et d’agir.

Au-delà des universités, l’absence de fort mouvement interprofessionnel depuis 2010 et l’absence de victoire significative au niveau national depuis 2006 explique que la mobilisation actuelle peine à s’ancrer réellement. Notre tâche doit donc être de remettre au centre des débats la question de la grève, en reprenant les « bases » : expliquer comment faire grève en fonction des secteurs professionnels, expliquer comment organiser la solidarité, etc.

Des traditions de mobilisation sont à reconstruire afin que les collègues se sentent suffisamment en confiance pour se lancer dans la lutte. La difficulté n’est pas tant de déborder des directions syndicales qui freineraient (même si les appels confédéraux pourraient être plus dynamiques et même si les situations sont différentes en fonction des organisations syndicales) mais bien d’emmener des collègues dans la lutte.

Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire autrement que de nous appuyer sur les journées de mobilisation décidées au niveau intersyndical mais l’enjeu est de maintenir une visibilité du mouvement entre ces journées d’action afin d’élargir la contestation et de généraliser les grèves. Cela passe par l’organisation de tournées, de diffusions de tract, de collages ou d’affichages mais aussi l’action locale interprofessionnelle en direction de la population dans les gares, devant les supermarchés, à la sortie des métros, etc.

Pour ancrer la mobilisation sur le terrain, plusieurs formes d’organisation sont possible: unions locales syndicales mais aussi AG interprofessionnelles ou comités d’action. Cet ancrage local, qui passe également par le mouvement des « Nuits debout », peut servir à stimuler la contestation sociale mais il faut veiller à ce que ces formes de mobilisation restent liées à l’intervention syndicale sur son lieu de travail.

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