Madame La Députée,

Mediapart a consacré une soirée à l’adoption en première lecture de la loi El-Khomri par le 49.3 ET aux scandales de violences sexuelles à l’Assemblée Nationale, deuxième partie qui aura concentré les 2/3 de l’ordre du jour de cette soirée.

Vous étiez l’invitée d’une heure d’émission.

Le jour-même, vous vous étiez abstenue de voter la motion de censure déposée par la droite contre la loi El Khomri après avoir signé une motion de censure « de gauche ». Le Musée de l’Europe & de l’Afrique vous avait adressé une adresse, en vérité un supplique, ainsi qu’à tous vos collègues signataires. Votre secrétariat n'a pas daigné nous répondre.

En ce jour l’animatrice de Mediapart ne vous a pas posé la question de votre absence de vote de la motion de censure.

Or, au-cours de cette soirée Médiapart, le profane a appris beaucoup de choses.

1) L’Assemblée Nationale est une zone de non-droit du point de vue du code du travail. Et permet donc toute forme de harcèlement, et toute forme d’agression y compris sexuelle, et particulièrement non pas tant des Députées, mais des collaboratrices (et certainement plus marginalement des collaborateurs.)

2) Moins l’arbitraire patronal est contrôlé par la loi, plus le harcèlement et l’agression sexuels sont répandus. En des temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître, on appelait cela « droit de cuissage ». Et tout le monde savait qu’il s’agissait là non d’une anormalité, mais de la normalité.

À aucun moment vous n’avez fait le lien entre le code du travail et les agressions sexuelles (dont vous avez plus ou moins avoué avoir eu connaissance en tant que patronne du Parti.)

Ni avec votre refus de voter la censure du gouvernement, seul moyen d’empêcher l’adoption de cette loi scélérate.

Ces deux attitudes sont intrinsèquement liées.

En refusant de voter la censure permettant l’adoption en première lecture de la loi El Khomri, vous avez livré des millions de femmes de ce pays (mais aussi de nombreux hommes) au renforcement de l'arbitraire et donc de ces ignominies.

Au même titre que tous vos collègues hypocrites signataires de la motion de censure « de gauche » qui n’ont pas voté la motion de censure de droite, le Musée de l’Europe & de l’Afrique, Madame la Députée, vous conchie.

Vous ne nous représentez pas.

En son nom propre, le Musée de l'Europe & de l'Afrique militera contre tout mandat que vous prétendriez solliciter à l'avenir. En son nom propre, c'est à dire ni au nom de la population de ce pays que vous êtes sensée représenter et encore moins au nom des femmes au nom desquelles vous prétendez régulièrement parler.

Fait à Argein, le 13 mai 2016.

Pour le Musée de l'Europe & de l'Afrique et la Commission des Châtiments Corporels

Le Concierge