Droit de réponse à Frédéric Bonnaud et Costa-Gavras
Par Le concierge du Musée le mardi 17 mai 2016, 23:55 - Appels - Lien permanent
« Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers, et vous me parlez travelling et gros plan ! Vous êtes des cons ! »
Jean-Luc Godard, festival de Cannes, 17 mai 1968
(...)
Vous prétendez dans votre communiqué que nous nous en prenons à la Cinémathèque, mais ce n’est pas la Cinémathèque française que nous visons : ce sont les pratiques managériales issues du néo-libéralisme le plus inhumain qui y ont cours.
Au cours de cette action nous avons été immédiatement rejoints par une partie du public, qui n’était pas au courant de notre projet d’occupation, mais qui en a reconnu la nécessité.
Des sympathisants extérieurs, aussi pacifistes, nous ont rejoints. Vers minuit, les forces de l’ordre sont arrivées. Nous avons alors quitté la salle Henri Langlois pour occuper la mezzanine, où nous avons continué à tenir notre Assemblée générale.
Nous avons tous dit notre exécration d’un système – la sous-traitance – conçu pour nous empêcher de nous syndiquer et faire valoir nos droits de travailleurs pendant que les sociétés sous-traitantes prospèrent en broyant ceux qui les enrichissent.
L’arrivée de Michel Romand-Monnier, directeur adjoint de la Cinémathèque française, a été l’occasion pour nous de lui demander de prendre des engagements concrets sur la sous-traitance.
Michel Romand-Monnier est alors allé d’excuses en faux-fuyants, préférant détourner le débat et jouer la montre plutôt que de s’efforcer de nous répondre avec honnêteté. Il nous rétorque : « La Cinémathèque française n’est pas de gauche » (ce à quoi nous avons répondu par une salve d’applaudissements), Henri Langlois non plus, pas davantage que Truffaut.
Cela donnerait-il à la Cinémathèque le droit d’exploiter ses petites mains ?
Lire l'intégralité du texte du collectif des précaires des métiers de la culture et ses sympathisants sur le site de Vacarme