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Le dessous des cartes, Arte, 3 mai 2016 (1ère diffusion en mai 2014)

La récente découverte d’importants gisements de gaz en Méditerranée orientale attise les appétits des pays riverains et exacerbent les rivalités. Le Dessous des Cartes étudie cette semaine les conséquences politiques et économiques de ces découvertes, qui pourraient faire de la Méditerranée le nouvel Eldorado du gaz.

Les relations avec la Turquie se sont sérieusement dégradées depuis 2010, suite à l’incident de la Flottille de la Paix. Elle était partie de la Turquie en direction de Gaza, elle avait été interceptée par la Marine israélienne et au cours de l’attaque, neuf citoyens turcs avaient été tués. Israël a donc procédé à un retournement d’alliance et s’est tourné vers Chypre et la Grèce, ennemi historique de la Turquie. La découverte d’intérêts communs autour de l’énergie a poussé au rapprochement des trois États. D’autant plus que les découvertes d’hydrocarbures israéliens ont accéléré les prospections des fonds sous-marins des États voisins. Résultat : Chypre découvre en 2011 l’énorme gisement d’Aphrodite au Sud-est de l’île dont les premières poches devraient receler entre 100 et 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel et possiblement du pétrole, soit près de 300 ans de consommation en gaz pour l’île de Chypre. Mais, l’île de Chypre est divisée en deux entités politiques qui se disputent le contrôle de l’île entière. Au Sud, la République de Chypre qui est membre de l’Union européenne, au Nord, la République turque de Chypre du Nord soutenue par la Turquie. Et les points de désaccord sont nombreux. La République turque de Chypre du Nord dénonce des explorations menées par la République de Chypre, la délimitation de ses frontières avec Israël, l’attribution des blocs d’Aphrodite à des compagnies américaines et israéliennes. En clair, elle lui reproche ce qu’elle considère comme une appropriation frauduleuse des ressources de l’île dans son ensemble. Bien, nous avons donc vu Israël, le Liban, la Palestine, Chypre, allons voir maintenant du côté de la Grèce. La Grèce également a engagé des prospections sous-marines fin 2011 et certaines estimations établissent que les réserves de la Mer Ionienne s’élèveraient à 22 milliards de barils de pétrole et 4 milliards pour les réserves du nord de la Mer Égée. De plus, une étude estime que les réserves de gaz de la Crète seraient de 4000 milliards de mètres cubes de gaz, pouvant générer un revenu de plus de 400 milliards d’euros pour l’État grec sur 25 ans, ce qui est tout de même assez avantageux pour un État à ce point endetté.

Et bien c’est là où les trois nouveaux alliés ont des intérêts communs : pour pouvoir pleinement exploiter leur potentiel énergétique et l’exporter, la Grèce, Chypre et Israël envisagent de mettre en place un gazoduc sous-marin qui partirait d’Israël, transiterait par Chypre et la Grèce en direction de l’Europe. Et ces nouvelles explorations et projet de gazoduc intéressent évidemment les puissances européennes car elles pourraient ainsi diversifier et sécuriser leurs approvisionnements énergétiques afin de limiter leur dépendance en gaz vis-à-vis de la Russie.

(Merci à Véronique Azémat pour la transcription)

La Grèce vient de céder aux "créanciers" (c'est à dire à l'impérialisme) ses réserves d'hydrocarbures présentes et futures pour 99 ans... (Note du Concierge)

Bonus

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