"Je ne sais pas si tu te souviens de ce qu'était Attac, dans sa belle période, entre 1996 et 2005, ce mouvement né pour la taxation des mouvements financiers et devenu le fer de lance de la critique du néolibéralisme ( du capitalisme actionnarial, du « nouveau cours du capitalisme, appelons-le comme nous voudrons ), puis devenu au fil des ans usine à gaz de toutes les contestations ( décroissance - déjà -, sans-papiers, lutte contre tel ou tel barrage, telle ou telle ligne de TGV ou tunnel, AMAP, etc...), perdant de vue l'analyse systémique de ce à quoi nous étions confrontés.

Un sursaut : la lutte contre le Traité constitutionnel européen, avec cette victoire du "non", qui devait tant au travail de fourmis des militants. Et puis la mort. L'inaudibilité de ce mouvement au moment-même où la crise de 2008 validait toutes ses thèses. Tu sais probablement comme moi qu'il ne faisait pas bon, même à la « belle époque d'Attac », critiquer l'Union européenne ( une autre Europe est possible, devait-on dire....), et encore moins oser le mot de « Nation » : ça sentait déjà un peu son facho... Peace and love, nous étions tous frères...Les mouvementistes ( pour ne pas dire les trotskystes) l'ont finalement emporté – réduisant à l'impuissance de fait ce mouvement qui avait déclenché le coup de tonnerre de 2005 ( qu'ont enterré conjointement et Hollande et Sarkozy)."

Lire "Nuit debout : lettre ouverte à Frédéric Lordon" par Pascale Fourier sur son blog Mediapart

Ce qui s'est passé à ATTAC s'est passé un peu partout (en ce qui nous concerne aux éditions Agone, mais il ne s'agit que d'un cas parmi d'autres), et s'accélère même par des stratégies d'entrisme de carriéristes typiquement trotskistes en effet, plus qu'encouragées par Mélenchon qui a besoin de relais et colonise ce qu'il reste de petites structures de résistance : Ensemble! = Cassez-vous on va s'en occuper.

Le Concierge