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Il suffit d’être marxiste première année, même année préparatoire, pour savoir que le capitalisme est massivement organisé sur une base nationale, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas un capitalisme international, c’est un autre problème, mais grosso modo il est régulé dans des cadres nationaux. Ça veut dire quoi ? Ça veut qu’en France, c’est l’histoire de 1945, on leur a mis dans la gueule les conventions collectives, on a imposé le SMIC, on a dit qu’on ne pouvait pas licencier comme on voulait, enfin bref... C’est un cas de régulation dans les frontières nationales. L’intégration européenne, ça veut dire la désintégration de ces cadres de régulation du capitalisme. Donc quand (Merkel) dit « il faut plus d’intégration européenne », ça veut dire il faut plus de désintégration de toutes nos protections nationales. Alors si le Figaro avait mis « Merkel et Hollande pour plus de démolition de la protection sociale », y’a des gens qui se seraient dit « Oh ben non, non c’est con... »... Elle n’arrête pas de le dire... Les salariés en France... La protection sociale est trop coûteuse aux entreprises, on est trop protégés, c’est pour ça qu’il y a du chômage, toute la théorie du Conseil (Européen), c’est pour ça qu’il y a du chômage, c’est parce que les salariés sont trop protégés et que c’est trop difficile de les licencier, c’est toute la théorie de la flexi-sécurité, si on peut virer les gens c’est bon pour leurs emplois. Donc si tu veux l’intégration européenne, si j’ai pas Bac plus 12 et si j’ai pas tout Bourdieu dans ma bibliothèque, ben je suis pour : surtout si deux chefs d’État dont un me dit qu’il est de gauche me disent « Ouais, quand même par rapport à la crise grecque, il faudrait quand même plus d’intégration européenne ».

Franck Lepage, Arrêt sur Image, 2012