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Et pourtant cela ne leur a pas suffi. Ni la plus grande hypothèque sur la richesse publique de toute l’après-guerre, pire encore que celle des accords léonins de l’époque Peurifoy[1]. Ni l’abandon total aux mains de la Troïka des finances publiques par le biais d’une nouvelle « autorité indépendante » (du peuple grec et du parlement), c’est-à-dire d’un nouveau mécanisme de l’état parallèle européen. Schaüble et ses sous-fifres sont venus exiger de nouvelles mesures lourdes, condition pour que soient versées sous forme de… minitranches la tranche de versement promise de 10,3 milliards (dont la plus grande partie retourne de toute façon dans leurs caisses, puisqu’elle est destinée à rembourser la dette odieuse.)

A partir du moment où ils ont mesuré à quel point le bataillon des députés de Syriza était discipliné, leur appétit s’est réveillé et ils leur ont demandé de modifier en les aggravant les mesures qu’ils venaient de voter la veille, ajoutant l’humiliation à l’humiliation : une nouvelle détérioration de l’assurance sociale des agriculteurs, des petits commerçants, des professions scientifiques, l’annulation de l’engagement du ministère de ne pas revenir sur les versements de l’EKAS (Prestation de solidarité sociale pour les retraités NdT), garanties sur le contrôle absolu par la troïka de la gestion des banques, ainsi que de l’autorité des recettes publiques, mise en œuvre immédiate des privatisations de l’ancien aéroport Ellinikon et de l’autoroute Egnatia.

Leur cynisme a atteint des sommets lorsqu’ils ont exigé que soit assuré l’impunité des membres de l’administration du superfonds d’occupation, en prévision des crimes qui seront commis à l’avenir au détriment du peuple grec. Si les américains de l’époque du déplorable protectorat de l’après-guerre civile ont pris soin de garantir leur impunité en faisant en sorte que les soldats des bases militaires en Grèce ne puissent être jugés qu’aux Etats-Unis, l’Allemagne de Merkel et de Schaüble fait beaucoup plus fort qu’eux, en excluant toute poursuite de ses employés même en dehors de la Grèce.

Lire l'intégralité de l'article de Petros Papakonstantinou paru sur le site de l'Unité Populaire sous le titre "Il était une fois un pays qui s’appelait la Grèce"

Notes

[1] ambassadeur US en Grèce de 1950 à 1953. Son nom est associé à des pratiques interventionnistes musclées dans les affaires internes de la Grèce.