Le règne de l'ignorance et de l'obscurité
Par Le concierge du Musée le dimanche 12 juin 2016, 12:30 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Les touristes admirent les paysages, observent “nos” villas, celles qu’autrefois avaient été prêtées par exemple à nos deux poètes Georges Seféris, et Odysséas Elytis, lauréats du prix Nobel de littérature, respectivement en 1963 et en 1979. Elytis, considéré parfois comme le poète du soleil et de l’Égée par excellence, avait déjà su scruter très tôt, l’essentiel de l’obscurité de notre si nouveau siècle.
“Je vous l’ai dit déjà. C’est la barbarie. Je la vois surgir ainsi déguisée, sous couvert d’alliances conclues sans foi ni loi, à travers des accords conduisant à l’esclavage. Il ne s’agira probablement plus des fours crématoires d'Hitler ; seulement, de l'assujettissement méthodique et quasi-scientifique de l'homme. Ce dernier, sera ainsi souillé et pleinement déshonoré”.
“Et ainsi alors, on peut se demander: Pourquoi nous battons-nous jour et nuit, enfermés dans nos laboratoires ? Nous nous battons pour un rien, et cependant ce rien relève de l’infinitude. Ce sont enfin nos institutions démocratiques qui sont concernées, et tout laisse à penser qu’elles ne vont pas tenir bien longtemps. C’est cette qualité pour laquelle plus personne ne donne pas un seul sou. L'intégrité de la personne humaine s’acheminant donc vers son éclipse totale. À l’instar de l'indépendance des petites nations, déjà devenue lettre morte. C’est le règne de l'ignorance et de l'obscurité.”
“Ce que l'on appelle ‘les gens pratiques’, en majorité les bourgeois actuels, se moquent de nous, c’est fort typique. Ils ne voient rien. Tandis que nous, nous discernons tout. La vérité, on la verra éclore un jour, sauf que nous ne serons plus là. Notre œuvre pourtant demeurera, et elle sauvera tant notre honneur, comme encore celui de notre époque”, interview d’Elytis, accordée à Soula Alexandropoulou et au quotidien “Kathimeriní”... le 2 novembre 1975.
Lire l'intégralité de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis sous le titre "Royaume de Grèce"