Le double langage, c’est comme le mensonge, la duplicité ne se négocie pas
Par Le concierge du Musée le jeudi 7 juillet 2016, 19:42 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Pas dit que Canaille le Rouge se fasse des copains mais un chat étant un chat, un vote un vote, pas question d'en rabaisser sur les responsabilités des uns comme sur celles des autres
L’Huma produit un coup de gueule (légitime) à propos des entraves au droit constitutionnel de manifester.
Mardi 5 juillet 2016 à Paris, après avoir subi trois fouilles au corps consécutives, le premier adjoint de Bonneuil-sur-Marne (94), Denis Öztorun se trouve à nouveau confronté à la Gendarmerie nationale. Trop, c’est trop. Il tente de s’opposer à une quatrième fouille avant de rejoindre le cortège de manifestants contre le projet de loi El Khomri.
Aujourd'hui, grâce à l'état d'urgence, c'est un responsable du SO de la CGT (par ailleurs adhérent du P"c"F) qui à l'issue de la manif de ce 5 juin est trainé devant les tribunaux pour action en "bandes organisées armées" ce n'est même plus du Papon mais un cran au dessus , c'est du Pucheu chimiquement pur.
Dans la même période, l'huma publie :
« Juste avant cette scène filmée avec un téléphone portable par une militante, nous venions de voir un monsieur très âgé se mettre à courir poursuivi par deux matraques de policier, explique l’élu communiste du Val de Marne. Ensuite, ce fut au tour d’un jeune de se voir interdire de passer à la manifestation sauf à renoncer à faire flotter au vent un drapeau qu’il avait confectionné. Un drapeau avec une tête de mort, rien de bien méchant ». Certes, les forces de l’ordre arguent de l’état d’urgence pour justifier des filtrages, mais « l’état d’urgence concerne des personnes susceptibles de commettre des actes terroristes, certainement pas des citoyens exerçant leur droit de manifester », oppose Denis Öztorun. Rappelons que pour la première fois et dans une démarche officialisée auprès de la Préfecture, des observateurs diligentés par Amnesty International étaient présents sur la manifestation parisienne de mardi. Signe de la dégradation de l’exercice du droit à manifester en France.
Une fois lu, et colère partagée par Canaille le Rouge, un point demande de mettre mis sous agrandisseur.
La répression, ici, c’est le pouvoir.
Un pays où le comportement répressif fait de la France un espace à régime policier, où la matraque sociale de 2016 complète le bouclier fiscal de 2008 pour protéger le capital.
Mais aussi un pays où malgré cela, le P"C"F vient au secours des matraqueurs comme à NDDL.
Dans la période (dans la période parce qu’en 2012…) l’Huma partage l'indignation face à la repression aveugle.
Mais où cela se corse c’est quand on lit dans le journal :
« Certes, les forces de l’ordre arguent de l’état d’urgence pour justifier des filtrages, mais « l’état d’urgence concerne des personnes susceptibles de commettre des actes terroristes, certainement pas des citoyens exerçant leur droit de manifester »
Sauf que soit il s’agit de cécité, d’une méconnaissance total du fonctionnement de l’état (et pour un maire adjoint d’une grande ville c’est peu concevable) soit d’une volonté de détourner les regards sur une responsabilité première de ceux qui ont soutenu ou laissé installer cet état d’urgence (qui du point de vue de la répression des crimes fascistes de 2015 ne se justifiait pas, l'arsenal étant approprié ; la Belgique l'a démontré) et qui de fait ne sert qu’à réprimer le mouvement social comme les 6 premiers mois de l’année l’ont démontré.
Il est à noter que c’est cet état d’urgence voté par les parlementaire qui va permettre au chien de garde, leur Berger et chef de meute du Medef de traiter les grévistes de terroristes, de proposer l’interdiction due la CGT et maintenant après un chanteur déféré pour offense de voir comme ce 7 juillet un élu, Guillaume Vimont Front de Gauche Place au Peuple à la municipalité de Clermont-Ferrand, être réveillé par la police à son domicile pour venir lui parler de ses engagements politiques avant l'interpelation du responsable du SO de la CGT .
Voila où conduit l’état d’urgence et la responsabilité de tout ceux qui l'ont accepté.
A noter aussi qu'une foi passée en force la loi "anti-code du travail dite El Khomry", le pouvoir dit lever l’état d’urgence. S’il fallait une preuve…
Or, y compris à l’occasion de leur congrès nous n’avons eu aucune déclaration d’aucun dirigeant national du P « c »F reconnaissant la moindre erreur en la matière.
Quel sénateur communiste s’y est opposé ? Aucun sénateur n'avait voté contre l'instauration de l'état d'urgence en novembre. Elle avait été adoptée par 336 pour et 12 abstentions (11 CRC et 1 écologiste).
Quel député communiste s’y est opposé ? Aucun pas même une abstention, pas même une subite envie de pisser pouvant faire alibi. nad de chez nada comme un seul petit sodat, tous ont voté : 15 pour, dont l’inénarrable Chassaigne qui hurle (à juste titre) contre le 49.3 de la « loi travail » mais a voté celui tout aussi liberticide de l’état d’urgence et hurle d’autant plus fort en juin qu’il lui faut assourdir ses votes et actes antérieurs en particulier durant le débat sur les retraites prémisse à celui sur la loi El Khomry.
A force de nous faire prendre les vessies pour des lanternes ils vont bien finir par se brûler pour peu qu'on les y aide. En attendant ils nous re-préparent une tambouille électorale qui servirait à faire patienter tandis que le capital continue de laminer nos droits.
Le double langage c’est comme le mensonge la duplicité ne se négocie pas.
Canaille Le Rouge (paru sous le titre : État d'urgence et duplicité)