Réduire radicalement la petite paysannerie grecque pour ouvrir un boulevard à l’agrobusiness encore peu implanté en Grèce
Par Le concierge du Musée le lundi 22 août 2016, 13:27 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Les agriculteurs sont une des catégories socio-professionnelles particulièrement ciblée fiscalement par ce troisième mémorandum et la loi votée le 8 mai. L’objectif : réduire radicalement la petite paysannerie grecque pour ouvrir un boulevard à l’agrobusiness encore peu implanté en Grèce. Un horizon clairement assumé par le gouvernement, pour qui la finalité serait que deux tiers des agriculteurs « sortent du métier », que des 750 000 agriculteurs sollicitant des subventions dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) n’en restent plus que 275 000. Pour y parvenir, l’artillerie lourde est sortie : annulation des exemptions sur le carburant diesel, élévation de la TVA à 23% sur le matériel et les intrants agricoles, suppression du seuil de non-imposition de 12 000 euros, doublement de la taxation sur le revenu qui atteindra 26% en 2017, paiement de cet impôt de façon anticipée, augmentation des cotisations sociales de 30% de leur revenu. À quoi s’ajoutent l’abandon du projet de renégociation des prêts bancaires et la libéralisation du marché du lait, qui vont avoir un effet désastreux sur les exploitations agricoles grecques, qui sont à 90% de taille petite ou moyenne. Face à l’annonce de toutes ces mesures, les paysans ont résisté par un important mouvement social en 2015 mais qui malheureusement n’a pas fait reculer le gouvernement de Tsipras.
Lire l'article d'Anouk Renaud paru sous le titre "Le triste anniversaire du 3e mémorandum grec" sur le site du CADTM