Polémique suite à la réforme de l'audiovisuel en Grèce
Par Le concierge du Musée le mardi 6 septembre 2016, 17:04 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
On reverra avec intérêt la fin de Fascisme Inc. qui montre ces chaines faire la promotion des skinheads d'Aube dorée devenus respectables par la grâce de ces médias. On dit quoi ? On dit merci Tsipras ! Et rendez-vous devant le TPI... (Note du Concierge)
Le secteur de l’audiovisuel grec est en pleine ébulition suite à la réforme portée par le Premier Ministre Alexis Tsipras. Voulant « mettre fin à la corruption dans le secteur des médias et permettre une meilleure régulation » l’initiative du chef du gouvernement s’est traduite par la mise en place d’enchères qui ont permis de récolter 246 milliards d’euros et qui ont vu difficilement le nombre de chaines privées passer de 8 à 4 ! Un chiffre jugé suffisant pour le gouvernement au regard d’un marché publicitaire de 280 milliards d’euros annuels et qui a provoqué une vive réaction dans l’opposition qui accuse le gouvernement de faire la chasse aux patrons des médias opposés à l’actuel exécutif !!! Les quatre vainqueurs sont les chaines déjà existantes Skai et Antenna TV detenues pour des familles d’armateurs ainsi que les diffuseurs de nouvelle génération des programmes de l’homme d’affaires Ionnis Kalogritsas et de l’armateur Vangelis Marinakis
Source telesatellite.com via Véronique Azemat
Complément du 7 septembre 2016, extrait de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Sports extrêmes" sur son blog Greekcrisis
Au rythme... des symboles désuets qui définissent le pays en ce moment, le gouvernement multiplie les opérations de communication... en brassant de l’air dans une Grèce asphyxiée. Alexis Tsipras vient ainsi d’inaugurer une portion d’autoroute dans le Péloponnèse, construite par l’entreprise de BTP appartenant à son... ami promoteur (de “gauche”) Chrístos Kalogritsas (radio 90.1 FM, le 2 septembre).
Pour la petite histoire, Kalogritsas, ingénier civil et... quasi-journaliste, avait été l’éditeur par le lointain passé (1986-1990) d’un quotidien de gauche pro-KKE (PC grec), il est par la suite devenu homme agissant de la télévision privée, avant d’être propulsé à la tête de l’ERT (Radio et Télévision publique) par décision d’Andréas Papandréou en personne. Notons que Kalogritsas avait été maintenu à son poste durant l’essentiel de la période Simítis, et à l’époque, il a entre autres... bienfaisances, ouvert “son” temps télévisuel au journaliste arriviste Stávros Theodorakis, l’actuel chef du parti... de Jean-Claude Juncker et de Martin Schulz en Grèce “To Potami” (“Rivière”).
Kalogritsas fonde en 2011, la société ‘Pileus Holding’, spécialisée dans les transactions immobilières, participant également au capital d’autres structures ; le champ est alors large: informatique, médias, sociétés de sondages et de publicité. Le capital initial (annoncé) de sa société était de 500 000 euros (source: “To Pontíki” du 2 Septembre).
Le... hasard du calendrier fait que Kalogritsas est aussi un des quatre “gagnants” de la... procédure d’octroi des quatre licences de chaînes nationales généralistes privées en Grèce. “Soixante-trois heures durant lesquelles les huit candidats en lice et leurs équipes, parmi les hommes d’affaires les plus influents du pays, sont restés enfermés dans un huis clos inédit au sein d’un bâtiment, surprotégé pour l’occasion, du Secrétariat général de l’information et de la communication. Cette bataille à coups de millions a donné l’avantage à quatre des oligarques grecs les plus puissants, et pas les moins polémiques. Chacune des quatre licences était mise aux enchères à 3 millions d’euros. Le gouvernement a annoncé avoir finalement récolté près de 246 millions. Un record, qui montre la férocité avec laquelle se sont déroulées les opérations”.
“L’armateur multimillionnaire Vangélis Marinakis, par ailleurs président du grand club de foot du Pirée, l’Olympiakos, a obtenu une licence en déboursant 73,9 millions d’euros. M. Marinakis, très actif politiquement dans la municipalité du Pirée - on l’appelle aussi le “maire de l’ombre” de ce port stratégique grec -, fait toujours l’objet d’une action en justice dans une affaire de crimes organisés (matchs truqués) dans le milieu du football (...) Ivan Savvidis, un homme d'affaires gréco-russe à la tête d'un groupe florissant en Russie, particulièrement offensif économiquement à Thessalonique, la grande ville du Nord, a, quant à lui, finalement renoncé à obtenir une licence (...) Les deux nouveaux venus dans l’univers des médias auront comme adversaires Théodore Kiriakou et Yiannis Alafouzos, tous deux armateurs et propriétaires respectivement des chaînes ANT1 et Skai, déjà existantes et qui peuvent donc continuer leurs activités”, note Adéa Guillot dans son reportage fort détaillé publié dans “Le Monde”.
Pour compléter ce reportage (car “Le Monde” aurait du mal à... s’exprimer de la sorte), Ivan Savvidis aurait été en réalité écarté car il serait proche du pouvoir en Russie, les... Occidentalistes auraient interdit au “petit” Tsipras d’accorder (même indirectement) une fréquence aux... Russes, surtout lorsqu’on sait que l’opinion publique grecque est (déjà) largement russophile et encore, très hostile à l’européisme (d’ailleurs condamné à travers les mentalités partout en Europe), comme à la politique germano-compatible de celui-ci. Par symétrie opposée, certains éditeurs et journalistes des médias de Yiannis Alafouzos (‘Skai’ et ‘Kathimeriní’), télévision déjà existante et qui peut effectivement continuer ses activités, sont souvent invités du côté de... “Bilderberg Group”, Alexis Papahelas entre autres. Ceci explique éventuellement cela !
“Cette procédure d'octroi des quatre licences tient de l'orchestration d'une cérémonie satanique... par une bande de mafiosi”, commente de son côté Alékos Alavános, (très) ancien chef de SYRIZA et actuel initiateur du mouvement du ‘Plan-B’. C’est... plutôt clair.