Histoire immédiate
Par Le concierge du Musée le dimanche 11 septembre 2016, 15:47 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
A l'heure où Yanis Varoufakis met tout en oeuvre pour sauver (la croyance en) la zone euro et l'UE (remparts contre les "populismes" et l'extrême-droite si on comprend bien, alors qu'elles les enfantent jour après jour !), après y avoir sacrifié la Grèce en refusant de "renverser la table" pour finalement "passer dessous", puis avoir fait campagne pour le Remain au Royaume-Uni et qu'un référendum sur la sortie de l'UE a été abandonné par la gauche de la gauche à Marine Le Pen (qui a fini par s'en saisir par électoralisme bien compris et machiavelisme ux petits pieds du grand Sophiste devant l'Eternel en burkini Jacques Sapir), avec toutes les conséquences que cela va avoir (à savoir exactement ce que cette gauche auto-proclamée et socialement auto-centrée prétend vouloir éviter, comble de la "Distinction"!), il est bon de revenir sur l'histoire immédiate, telle que rapportée par Eric Toussaint, initiateur de la Commission d'audit sur la dette grecque qui, comme il le souligne n'est même pas mentionnée dans le livre de Varoufakis publié en 2016 "Et les faibles subiront ce qu'ils doivent" (c'est le cas de le dire !), suivant en cela Tsipras qui a fait disparaitre ses travaux du site du Parlement. Le déni dans la gauche de la gauche de ce que les Grecs appellent eux sans fausse pudeur "internationaliste", et pour cause, "la trahison de Tsipras" (on veut parler de l'internationalisme de Tartuffe bien évidemment qui se concentre bien traquillement sur "l'échelle internationale" qui cache mal le rêve de faire son nid dans des instances supra-nationale, à défaut de tout soutien international efficient aux luttes "nationales" dont la Commission sur la dette grecque a pourtant démontré de façon exemplaire les perspectives d'efficacité) qui trouve ses racines en 2012 (et dont Varoufakis est partie prenante) provoque en effet parfois le même sentiment que ressenti par Orwell, revenu de la Guerre d'Espagne et lisant la presse de gauche de son pays. Et malheureusment, à bien des égards, on peut craindre que la gauche de la gauche ne soit pas loin de penser : "nous sommes tous Tsipras" (Et il est bien possible qu'elle le soit.). Espérons que les mois qui viennent nous donneront tort...
Le Concierge
Collections du Musée de l'Europe. C'est sûr que face à la tiers-modisation du Sud, l'urgence est de protéger les rentiers du Nord de l'inflation !!! Et que les euros du Sud ne sont pas déjà réfugiés en Allemagne !!! (Note du Concierge)
Extraits :
"La deuxième raison qui a poussé James Galbraith à ne pas signer cet appel (l’appel international de soutien à la constitution du comité pour l'audit de la dette grecque NDE) , c’est l’avis que lui a donné Yannis Varoufakis. Celui-ci a expliqué publiquement en 2011 pourquoi il refusait de souscrire à l’appel à la création de la commission d’audit. Il déclare qu’il a été contacté par Galbraith qui lui demandait s’il fallait signer ou pas cet appel et qu’il lui a recommandé de ne pas le faire. Ce refus de Yannis Varoufakis permet de mieux comprendre son attitude distante à l’égard de la Commission pour la vérité sur la dette grecque quand il est devenu ministre des Finances dans le premier gouvernement d’Alexis Tsipras en 2015 Dans une longue lettre publique publiée au printemps 2011, Y. Varoufakis justifie son refus de soutenir la création du comité citoyen d’audit (ELE). Il déclare que si la Grèce suspendait le paiement de la dette, elle devrait sortir de la zone euro et se retrouverait du coup à l’âge néolithique (sic !). Y. Varoufakis explique que, par ailleurs, les personnes qui ont pris cette initiative sont bien sympathiques et bien intentionnées et qu’en principe, il est favorable à l’audit mais que, dans les circonstances dans lesquelles la Grèce se trouve, celui-ci n’est pas opportun"
(...)
Quelques mots sur cette conférence. Elle a donc eu lieu début mars 2011 à Athènes. J’y ai été invité comme intervenant par Synaspismos (la composante principale de Syriza) et par le Parti de la Gauche européenne. Au cours de cette conférence ont pris la parole Alexis Tsipras, Yanis Varoufakis, Oskar Lafontaine (un des fondateurs de Die Linke), Pierre Laurent (dirigeant du PCF et du Parti de la Gauche Européenne), Mariana Mortagua du Bloc de Gauche au Portugal, Euclide Tsakalotos (qui est devenu ministre des Finances après la démission de Yanis Varoufakis), Yannis Dragazakis (qui est devenu vice-Premier ministre dans les gouvernements Tsipras 1 et 2), moi-même et plusieurs autres invités. À cette conférence, ma communication a porté sur les causes de la crise, l’importance vitale de réduire radicalement la dette par des mesures d’annulation liées à la réalisation d’un audit de la dette avec participation citoyenne. Yanis Varoufakis a présenté ce qu’il a appelé une modeste proposition qu’il a reprise lors de la première phase de négociation avec les créanciers en février 2015, soit 4 années plus tard.
Extrait de Grèce : L’ambivalence des dirigeants vis-à-vis de l’ordre financier et de la dette malgré des débuts prometteurs de la lutte
Lire aussi : Les leçons de la capitulation du 13 Juillet 2015
Quand Tsipras fait disparaître toute trace de ses contradicteurs !...
Synthèse du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque