Le gouvernement italien censuré dans les urnes s'apprête à livrer l'Italie à la Troïka
Par Le concierge du Musée le mercredi 7 décembre 2016, 18:28 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Défait par les urnes sur un projet de réforme institutionnelle visant à faciliter l'adoption des Oukazes exigées de la Commission et son bras armé la BCE (et assurer l'immunité à une partie du personnel politique via le Sénat), le gouvernement italien envisage de livrer la population aux griffes de la Troïka en demandant un prêt au Mécanisme Européen de Stabilité[1]. Il ne propose donc pas moins que d'aliéner les "droits les plus sacrés du peuple" en transformant l'Italie en semi-protectorat, colonisé par la dette de ses banques... privées. Si l'internationalisme a encore un sens : RÉSISTANCE ! (Le Concierge)
L'Italie pourrait demander l'aide du Mécanisme européen de Stabilité (MES) pour sauver ses banques. Selon le quotidien turinois La Stampa, le ministère des Finances italien aurait déjà préparé un décret permettant de demander à l'institution de Luxembourg pas moins de 15 milliards d'euros pour renflouer le système bancaire italien. Une demande conforme à l'article 15 du traité instaurant le MES qui autorise les Etats de la zone euro à demander un prêt pour renflouer ses institutions financières. Le modèle de cette « aide » serait le plan espagnol qui avait attribué 40 milliards d'euros à Madrid en 2012.
Le problème du recours au MES est cependant double. D'abord, il est coûteux pour l'Etat. La facture finale de la crise bancaire espagnole pour le contribuable espagnol s'est élevée à 4,2 % du PIB, sans compter évidemment le coût social et politique. L'autre problème est que l'aide du MES est liée, à une forte conditionnalité. L'Italie va devoir accepter une « procédure d'ajustement ». La Stampa croit savoir que l'Italie devra corriger « sévèrement » son projet de budget qui était déjà peu apprécié à Bruxelles. Le déboursement de l'aide sera soumis à l'acceptation du conseil d'administration du MES qui jugera si les conditions sont remplies. Autrement dit, s'il n'y aura pas de « troïka » en Italie au sens littéral, puisque le MES agira seul, il y aura bien une « logique de troïka » à l'œuvre.
Lire l'article de Romaric Godin paru sous le titre L'Italie pourrait demander l'aide (sic) du MES pour sauver ses banques sur le site de La Tribune
Notes
[1] Le MES, dont le siège est fixé à Luxembourg, est doté du statut d’une institution financière internationale bénéficiant des immunités dont jouissent les institutions internationales. Il n’a donc aucun compte à rendre ni au Parlement européen, ni aux parlements nationaux, ni aux citoyens des États membres et ne peut en aucun cas faire l’objet de poursuites. Par contre, doté de la personnalité juridique, le MES pourra ester en justice. Locaux et archives du MES sont inviolables. Il est exempté de toute obligation imposée par la législation d’un État Membre. Le MES, ses biens, fonds et avoirs jouissent de l’immunité de toute forme de procédure judiciaire.Lire Un véritable coup d’Etat se prépare le 21 février 2012