"Nous savons que plus aucun changement politique significatif ne peut être introduit par les urnes"
Par Le concierge du Musée le samedi 22 avril 2017, 12:44 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
illus. Greek Crisis
Mon autre cousine Lemoniá, a démissionné de son travail... forcé, pour aider son fils dans la petite épicerie familiale. “Je travaillais dans un hôtel près des Météores. J’étais payée 500€ par mois pour six jours de travail par semaine et pour dix heures de travail par jour, d’ailleurs sans frais de déplacement. Mon fils travaillait dans un bar pour 20€ par nuit... et ce n’est pas une vie tout cela. Nous venons d’ouvrir cette petite épicerie car il faut faire quelque chose, il faut s’accrocher... lutter... survivre. Notre affaire peut nous faire vivre... comme elle peut ne pas durer trop longtemps. Mais alors sinon, que faire d’autre ? Le salariat, lorsqu’il existe encore, il devient synonyme d’esclavage dans ce pays, et encore, nous ne sommes pas à Athènes, nous avons notre potager, nos poules et nos lapins.”
Dans une déclaration publique récente, le député ANEL (parti de la majorité avec SYRIZA) Dimítris Kamménos, a soutenu la thèse suivante et alors... innovante: “Il est préférable de réduire la retraite du grand-père de 100€ par mois, et ces cent euros iront ainsi à l'État, plutôt que de lui laisser utiliser cette même somme... pour financer l'oisiveté de ses petits fils dans les cafés”. En plus, une taxe “spéciale café”, initiée en janvier 2017, a fait augmenter le prix du café (consommé en ville ou acheté chez l’épicier du coin) d’environ 30%, les Grecs ont certainement... apprécié ce goût du café amer et autant la déclaration du député
Certes, la funeste junte des Colonels est tombée en 1974, sauf que depuis un certain temps déjà (sous le régime de la Troïka), nombreux sont ceux en Grèce qui se prononcent “pour un retour à un régime de ce type”. Le coup de grâce porté à l’espoir qui consistait à attendre la solution par les urnes avait été l’œuvre du “gouvernement” SYRIZA/ANEL en 2015, notamment lorsque le ‘NON’ massif des Grecs aux mesures austéritaires européistes (référendum) avait été transformé en ‘OUI’ par les cyniques Tsiprosaures, seulement quelques jours après.
Toutes les enquêtes d’opinion en Grèce montrent que dorénavant, les Grecs restent largement indifférents, pour ne pas dire hostiles devant l’éventualité d’un nouveau scrutin, essentiellement il s’agirait de la tenue d’élections législatives anticipées. “Nous savons que plus aucun changement politique significatif ne peut être introduit par les urnes, en tout cas, à travers la conjoncture actuelle. C’est plutôt un autre type d’événement, avec probablement l’implication de l’armée qui pourrait peut-être désormais changer la donne en Grèce et rien d’autre”, opinion d’un auditeur, exprimée et diffusée en direct, durant l’émission du journaliste Lámbros Kalarrytis à la radio du Pirée 90,1 FM, jeudi 20 avril 2017 dans la soirée. Nouveau régime politique... et ainsi nouveau type anthropologique on dirait.
C’est sans doute pour se démarquer du risque Syriziste, que le candidat à l’élection présidentielle en France, Jean-Luc Mélenchon a récemment déclaré: “Moi je ne suis pas Alexis Tsipras. Moi, je ne m'enferme pas pendant 17 heures avec quelqu'un qui m'insulte! Je représente la France”.
Déclaration aussitôt très médiatise il faut dire en Grèce et pour cause, comme durant la soirée du jeudi 20 avril, où entre observateurs des faits su monde, nous avons analysé la dernière actualité de la campagne électorale française, en direct depuis le studio de la radio du Pirée 90,1 FM (à la veille de l’attaque terroriste sur les Champs Élysées).
Depuis surtout deux semaines, la tournure de cette campagne électorale française, intrigue autant le public grec. “Il va être surtout intéressant de voir la suite: Dans quelle mesure un éventuel vainqueur incarnant supposons l’antisystème (de gauche ou de droite), appliquera ou non, une politique réellement opposée à l’actuelle bancocratie financieriste mondiale, apparemment détentrice du seul vrai pouvoir... à tendance d’ailleurs totalitaire.” Et ce fut la question de la fin, ouvertement posée à micros ouverts par le journaliste Andréas Mazarakis, question restant évidemment (pour l’instant ?) sans réponse.
Lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Pliure anthropologique" sur son blog Greek Crisis