Tout y passe ou presque, du droit de grève... au “remodelage” de la moitié du code pénal
Par Le concierge du Musée le vendredi 19 janvier 2018, 15:43 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
La ministre grecque de la destruction du droit du travail (coll. Greekcrisis)
Le temps était encore doux jusqu’à vendredi à Athènes. Ce même jour, le pseudo-gouvernement présentait au pseudo-Parlement son énième mémorandum intermédiaire, et autant fourre-tout ravageur des acquis sociaux et démocratiques depuis plus d’un siècle. Il s’agit d’un texte de loi... de 1.531 pages, lequel comme d’habitude les “députés” ne liront (presque) pas. Sa lecture (partielle sur Internet) trahit même son origine: une traduction rapide et quasi automatique, ayant comme langue source la novlangue du patois globaliste, à savoir, l’anglais des Troïkans et non pas celui de Shakespeare.
Sous Alexis Tsipras, le pays déjà défait, devient alors un territoire sciemment décomposé. Et dès ce samedi, voilà la pluie et le froid qui marquent ainsi leur retour ! Telle est notre... désormais bien longue, tradition dans la “gouvernance” mémorandaire. Cette... écriture aux 1.531 pages de tant de mesures et de nouvelles réglementations, doit être adoptable et adaptable très officiellement “d'urgence”, c’est-à-dire avant l’Eurogroupe ainsi imminent, fixé pour lundi prochain.
La même en 2016, livrant les conventions collectives à la troïka lors d'une petite réunion entre amis au Hilton (arch. Greekcrisis, lire Ultimes poubelles du marketing politicien)
Tout y passe ou presque, du droit de grève... au “remodelage” de la moitié du code pénal, comme autant de la privatisation de fait de la Justice, par la mise en place d’un système de conciliatoire privé rendu obligatoire. On a beau avoir fêté la Théophanie partout en Grèce avec la traditionnelle cérémonie de la bénédiction des eaux qui se déroule dans toutes les églises grecques (près des eaux) chaque année à la date du 6 janvier ; rien n’y fait.
Et comme nous le remarquions récemment sur ce même blog, les “réconciliateurs” ainsi prévues, pourront être recrutés également en dehors des formations et des professionnels du Droit, et ils seront d’ailleurs directement rétribués par les citoyens intéressés, quand en même temps, ces derniers n’auront plus vraiment la possibilité de saisir directement les Tribunaux. Tsipras, est alors et décidément... de la dernière pluie... toxique qui tombe sur le pays.
En attendant l’adoption de cette (bien énorme) loi, et en réaction de celle-ci, mardi dernier 9 janvier, certains membres du syndicat PAME (affilié au PC grec), avaient investi par surprise les locaux du Ministère du Travail (dont celui de la Ministre Achtsioglou). La motivation annoncée pour cette action fut trouvée en la réactualisation (et autant officialisation) de la mise entre parenthèse du droit de grève, mesure qui figure au présent mémorandum (dit également “intermédiaire”).
Au-delà du symbole recherché (et trouvé) au moyen d’une telle action, à l’efficacité il faut l’admettre plutôt contestable, les Grecs ont tout de même pu (une fois de plus) à cette occasion, relever grâce à l’irruption des syndicalistes de PAME, toute l’animosité qui caractérise alors pareils affrontements (pour l’instant verbaux).
Sauf qu’on y relève surtout cette expression et autant posture corporelle des protagonistes, dont l’arrogance et le mépris perceptibles à travers l’attitude de la Ministre Achtsioglou. Le tout d’ailleurs, devant les photographes de presse présents sur les lieux. Arrogance, mépris et ainsi cynisme, relevant de toute évidence des tendances obsédantes fondamentales de la psychologie individuelle et collective chez les pseudo-gouverneurs actuels, c’est bien connu. À leur propos, le voisin Kostas maintient alors mordicus que “ces gens... sont manifestement mandatés et désignés par un certain au-delà”.
Extrait de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre " Tutoyer le réel " sur son blog Greekcrisis
Lire aussi : Les accords précédents avec les créanciers ont aboli le régime parlementaire grec