Pour un moratoire sur la lapidation médiatique de Tariq Ramadan et le féminisme moustachu
Par Le concierge du Musée le mercredi 4 avril 2018, 15:34 - Burlonisme - Lien permanent
Alors qu'on s'excitait précisément sur le bombardement de Shanghai par les Japonais et que je l'avais rencontré au moment où il était aux prises avec un fameux "problème de virgule", il me dit à peu près : "Je sais que tout cela est dénué de sens, quand la maison est en feu. Mais aussi longtemps que c'est possible d'une façon quelconque, je dois faire cela, car si les gens qui y sont tenus par obligation avaient toujours veillé à ce que toutes les virgules soient à la bonne place, alors Shangaï ne serait pas en train de brûler."
Karl Kraus, 3ème Nuit de Walpurgis
illus. Edwy Plenel reprend la place qui lui revient de Grand Prètre du PPA (cliquer sur l'image pour assister à la conférence de rédaction de Mediatarte)
Dans une vidéo enregistrée avant son incarcération, Tariq Ramadan dressait le constat "N'est pas Zola qui veut" s'adressant directement à Edwy Plenel :
Et donc le minimum du travail de journaliste n'a pas été fait. Au contraire, on s'est dit, il faut qu'on charge d'avantage sur l'accusé qui est Tariq ramadan puisque c'est le Diable. Et on en a vus qui pensaient que j'étais à terre pour continuer à vouloir en rajouter. Dont Mediapart qui tout à coup ajoute une enquête vite fait pour pouvoir dire, ah non nous ne sommes pas les complices de l'homme. Vous savez en France, on a eu des personnes qui sont le symbole d'une certaine dignité intellectuelle. Zola avait pris la plume pour défendre l'honneur de la France et de la Justice. On ne s’improvise pas Zola, et n'est pas Zola qui veut. Certains vont prendre la plume pour sauver leur nom, leur personne, voire leur journal. C'est ainsi il faut prendre acte avec tristesse et en continuant sa route.
Rendue publique le 14 mars 2018, elle répondait étrangement opportunément, de la part d'un homme incarcéré donc ne pouvant se défendre publiquement, à des déclarations d'Edwy Plenel sur RMC le 13 mars violant la présomption d'innocence et donnant des gages au "milieu" : il avait bien, comme toute la presse, jeté sa pierre, et même plusieurs, lors de la lapidation médiatique de Tariq Ramadan.
- Votre enquête sur Ramadan, elle était incomplète...
- Eh non ! Mais personne n'avait à cette date quand nous avons fait ces cinq volets de l'enquête sur Ramadan (avril 2016 NDE), personne, comme l'a très bien expliqué Matthieu Magnaudeix, enquête totalement impitoyable sur Tariq Ramadan, personne à cette date n'avait pu trouver et sortir les témoignages accablants qui aujourd'hui lui valent d'être poursuivi ».
(...)
« j'ajoute que depuis nous nous sommes rattrapés, Marine Turchi, sur Mediapart, mène l'enquête comme sur d'autres délits sexuels dans le cadre de metoo et de balancetonporc[1] »
"Dignité, dignité, dignité : la rédaction essayant de ressusciter l'honneur de la presse grâce au numérique (cliquer sur l'image pour voir cette scène pathétique)"...
On n'est plus guère surpris de découvrir ce jour en Une de Médiatarte une nouvelle "enquête" totalement à charge, toujours sous la plume de Marine Turchi, ce qui permet tout de même au "journal 100% numérique" (sans doute rédigé par des cyborgs?) d'y insérer la vidéo du 14 mars dont il n'avait à ce jour soufflé mot...
Celle-ci sort manifestement du même encrier que la précédente "enquête" du "Nouveau Détective Moustachu".
Toujours aussi sobrement titrée, cette fois-ci "Tariq Ramadan a acheté le silence d’une femme ", on y apprend que Tariq Ramadan aurait attaqué en référé une Bruxelloise en février 2015 qui publiait sur internet des propos mettant en cause sa personne, suite à une relation qu'il aurait, selon cette femme, entretenue avec elle (ouf! Y a tellement de conditionnel qu'on hésite sur la syntaxe !) à partir de 2009. Et que la procédure se serait conclue par un accord confidentiel à l'amiable.
Un magistrat belge pour crédibiliser une absence de document
L'accord a été confirmé à Médiapart par... le très médiatique Pt du Tribunal correctionnel francophone de Bruxelles, Luc Hennart.
Mais Médiapart ne s'est procuré qu'un "projet de convention" (Remis par qui ? Signé ou non par qui ?[2] La citation du Pt de Tribunal n'est en fait là que pour faire croire qu'il en a confirmé le contenu et dans une première version de cet article nous nous y sommes faits prendre, autant dire que la structure narrative marche bien ![3]) Tout ce qui concerne la convention est pourtant à l'indicatif, alors que Mediapart ne dispose pas de celle qui a été signée...
Si l'accord conclu était "confidentiel" :
« l'audience en référé était publique ». « Cette transaction intervenue entre les parties a clos l'affaire en ce qui concerne la justice.
Mais ni Le Vif, ni Médiatarte ne font même mention de l'ordonnance sensée clore l'affaire, qu'ils n'ont donc pas consultée (cela n'apporterait peut-être pas grand chose mais une "enquête" est une "enquête", n'est-ce pas Edwy Plenel ?
Une femme non-violée ?
Notons que la Bruxelloise en question, selon Médiatarte,
...a dit ne pas avoir été « violée ». Mais elle a affirmé s'être « sentie violée mentalement » par un « manipulateur destructeur ».
Marine Turchi y voit un élément à charge :
Or il se trouve que dans l'affaire qui le vise aujourd'hui, Tariq Ramadan, 55 ans, est mis en cause par plusieurs témoignages de femmes – devant la justice et dans la presse[4], en France, en Belgique, en Suisse et aux États-Unis –, qu'il conteste fermement. Les unes l'accusent de viols et de harcèlement – des faits pénalement répréhensibles –, d'autres évoquent des relations extraconjugales consenties, à mille lieues de son discours rigoriste. Mais toutes racontent une « emprise » mentale qu’aurait exercée l’islamologue sur elles, profitant de son statut d'intellectuel célèbre[5]
Rappelons que l'avocat d'une des plaignantes, le joyeux Républicain Jonas Haddad (débarqué depuis au profit de Francis Szpiner, non moins politique puisque ayant fait partie du "Cabinet noir" de l'Elysée sous Chirac et Villepin) avait ainsi résumé le dossier lors de la mise en examen de Tariq Ramadan :
« La mise en examen, c’est la reconnaissance d’indices graves et concordants. Les indices graves cela concerne la personnalité mais également les indices concordants c’est la reconnaissance d’un système, ce système qui pendant des mois s’est déchainé vis-à-vis de ma cliente parce qu’elle avait osé prendre la parole, elle avait osé dire qu’elle avait été victime de cette agression sexuelle… ».
Dès le début de son "enquête" Marine Turchi nous signifie donc qu'elle instruit à charge, non sur des faits, mais sur une "personnalité" et "un système"[6] (mettant au passage pour ce faire quasiment sur le même plan, comme dans son précédent article, "relations extra-conjugales", "emprise psychologique" et... "viols".)
Il semble en effet établi que sans preuves matérielles possibles (pour cause d'ancienneté des faits présumés), la condamnation pour viols de Tariq Ramadan ne pourra en l'état l'être qu'en "produisant la croyance" d'un Jury, comme son maintien en détention provisoire ne peut l'être sans que la presse ait convaincu l'opinion de sa culpabilité (au-cas où il s'agirait d'une Affaire d'Etat, sait-on jamais, car l'hypothèse ne peut être si facilement écartée...)
"Ils nous décrivent, souffla-t-il. Ils ont le pouvoir de description, et nous succombons à l'image qu'ils fabriquent" (Salman Rushdie, Les Versets Sataniques)
Un "tapuscrit"
Décidément, depuis l'Affaire de Tarnac, on raffole des livres dans le cadre des procédures (de Justice "ET de Presse" - sic). Dans le dossier (de "Justice Et de Presse"!) il y a déjà le livre de Caroline Fourest, celui de Ian Hamel, celui de Henda Ayari, bientôt quelques autres... Voici donc désormais un "tapuscrit" brandi par notre "enquêtrice". Livre qui n'aurait jamais été publié en vertu de l'accord qui serait intervenu au civil.
"Nous aussi (au village), à Rouen, on a de belles traumatisées"
"Rédigé en 2010 et intitulé provisoirement Un voyage en eaux troubles avec Tariq Ramadan, ce manuscrit – dont Mediapart s'est procuré l'une des versions –, relate, sur 81 pages, sous la forme d'un journal tenu quotidiennement, la vision de Marjane Bernoussi. d'une « relation » « sous (l')emprise » psychologique de l'islamologue."
À Paris Match, elle a relaté le comportement de l'islamologue lors de cette rencontre, à l'hôtel Crowne Plaza : « Il m’a demandé de monter dans sa chambre, il a commandé à manger. Et puis, soudain, il m’a mordu le bras, jusqu’au sang », a-t-elle raconté, en confiant « avoir eu peur ». Mais Tariq Ramadan serait ensuite « immédiatement redevenu normal »
Marine Turchi a-t-elle trop lu Jo et Zette ? En tous cas l'article de Paris Match date du 14/11/2017 et de nouvelles scènes semblent avoir été rajoutées depuis 2013 au "tapuscrit"...
On n'en saura pas plus[7] (ce qui est typique de cette affaire observée à travers la Presse où les plaignants sont mises en scène faisant défiler des preuves sur leur smartphone devant une journaliste... Ce qui ne prouve rien mais joue un grand rôle dans le story-telling à charge auquel tout cela se résume à l'heure actuelle, selon d'ailleurs un seul schéma narratif, dont on tire la conclusion d'un "mode opératoire" unique, ce qui prouve bien l'existence d' "un système" et donc la culpabilité de l'accusé... Ce qui est proprement hallucinant en termes de déontologie journalistique et de simple rigueur intellectuelle...)
Sûr que "sous l'emprise" d'un "islamologue", ça fait franchement flipper !
Un "Teaser" sur internet qui a plu à des sites "au-dessus de tout soupçon"
Quoi d'autre ? C'est un article qui s'étend sur trois pages, mais dans lequel il n'y a guère de faits (ce qui est une caractéristique commune à toutes les "exclusivités" mettant en scène une des dénonciatrices - de justice ET de Presse ! - remplies essentiellement par la biographie de l'héroïne et de son bourreau présumé).
"C'est à la fin de l'année 2013, alors que s'achève, selon elle, une longue « relation » « chaotique, destructrice » entrecoupée de « ruptures », que Majda Bernoussi décide de « tout balancer » sur Internet. La Bruxelloise publiera des messages sur Facebook, puis des vidéos, des enregistrements sonores, une photo. Dans sa première vidéo, datée du 15 août 2014 et que Mediapart s’est procurée, elle relate les grandes lignes de son « histoire ». Elle annonce aussi la publication d’un livre et d’un site internet « pour l’historique, les preuves et toute sorte de témoignages et de choses qui viendront étayer un peu plus cette histoire », dit-elle, mais aussi des « interviews médiatiques ».
Elle affirme ne pas être « la seule » « à s’être fait piéger » par un homme « qui représente quelque chose » et a « une valeur morale » : « On est plusieurs filles », assure-t-elle. Selon elle, ces femmes auraient « peur », « elles témoignent, elles sont complètement écrasées, mais elles sont sous pression » et « ont du mal à aller jusqu’au bout ». Des affirmations qui font écho aux témoignages de femmes recueillis par la justice et par la presse depuis plusieurs mois." (souligné par nous.)
Une histoire dont le story telling n'est pas encore au point qu'il fallait encore "étayer" ? L'essentiel pour Marine Turchi est que cela fasse "écho" et crédibilise les témoignages des plaignantes dans cette instruction - de Justice et de Presse ! - à charge...
Et si on voulait mener "l'enquête" à la manière de Marine Turchi, c'est à dire à la mode anti-fa, on ferait remarquer à l'impétrante que fournir comme "preuves" de l'existence de ce teaser effacé les traces quelle en a trouvées sur des sites d'extrême-droite israéliens est un jeu un peu trouble susceptible de nourrir le "complotisme"... ça prouve surtout que l'extrême-droite israëlienne a tariq ramadan dans le collimateur...
"Sur Internet, on trouve encore quelques traces de reprises des publications de Majda Bernoussi, notamment sur des sites proches de l'extrême droite israélienne comme JSSNews." (légende de Marine Turchi en-dessous de ces captures d'écran qui prouvent surtout qu'il n'y a guère de "traces" de "révélations" dans les "publications" qu'elle a pu trouver[8]...)
Le Vif l'Express, partenaire de cette "enquête" donne des détails plus croustillants (dont la débilité n'a sans doute, quand même, pas échappé à Marine Turchi : "supériorité intellectuelle de Médiatarte sur Le Vif !):
Alors que sa relation épisodique avec Tariq Ramadan périclite, elle décide de balancer sur des sites communautaires, Facebook, YouTube, Rutube, etc., des textes, photos, vidéos et enregistrements sonores. Ses accusations sont relayées par le blogueur bruxellois Khalil Zeguendi. Une photo, en particulier, circule : Tariq Ramadan en caleçon dans une chambre d'hôtel, penché sur son gsm. (souligné par nous car séma,tiquement révélateur du contexte féministe-moustachu qui paralyse les neurones à Médiatarte...)
Quant au "blogueur bruxellois Khalil Zeguendi", ayant vus ses espoirs politiques déçus par différents partis dans les années 90, il y a longtemps qu'il s'est recyclé y compris dans le complotisme anti-Ramadan de bon aloi...
Blog au-dessus de tout soupçon (collections du Laboratoire de Neuneulogie du Collège d'Argein)
Une victime de l'Hérault ?
Comme tout cela n'est quand même pas très convainquant et que c'est par l'accumulation et la répétition qu'on produit la croyance,
"Ces dernières années, Majda Bernoussi est effectivement entrée en contact avec d'autres femmes se disant victimes de Tariq Ramadan. Parmi elles, Sara, dont Mediapart avait dévoilé le témoignage. Cette femme de 36 ans, résidant dans l'Hérault, nous avait raconté SMS à l'appui ses nombreux échanges épistolaires sexuels avec Tariq Ramadan, en 2013" (souligné par nous)
Ah, les SMS ! Les journalistes en raffolent apparemment !
Conditionnels crédibilisés par... le silence des avocats !
Dans cette enquête, Marine Turchi, passé le titre à l'indicatif "Tariq Ramadan a acheté le silence d’une femme" et ses affrimations sur le contenu d'une convention dont elle avoue ne pas disposer, use et abuse de la conditionnalité...
"une Belge d'origine marocaine qui pourrait bientôt être amenée à témoigner"
"C'est à la fin de l'année 2013, alors que s'achève, selon elle, une longue « relation »"
"L'histoire, d'après Majda Bernoussi, aurait commencé en juin 2009"
"Elle dit avoir pensé que"
"Suivent, selon elle, un premier échange virtuel"
"Dans son manuscrit, elle dit ensuite avoir fait une autre découverte, toujours sur le Web"
"Les SMS de Tariq Ramadan seraient alors devenus « de plus en plus entreprenants », selon elle : « Je te veux, que tu sois mienne. »"
"La rencontre aurait eu lieu le 22 juillet 2009, à Lille"
"« Il m’a demandé de monter dans sa chambre, il a commandé à manger. Et puis, soudain, il m’a mordu le bras, jusqu’au sang », a-t-elle raconté, en confiant « avoir eu peur ». Mais Tariq Ramadan serait ensuite « immédiatement redevenu normal »"
"Ces dernières années, Majda Bernoussi est effectivement entrée en contact avec d'autres femmes se disant victimes de Tariq Ramadan"
"Elle avait assuré"
"Elle avait affirmé avoir fait l'objet d'un « chantage »"
"Elle avait aussi reçu des menaces judiciaires d'un avocat introuvable – d'après nos vérifications (sic) – et un mail d’intimidation d’une personne se présentant comme Ahmed Mawlawi, un ancien (sic) « proche de Tariq »."
"La Bruxelloise pourrait aujourd'hui réapparaître, mais dans l'enquête judiciaire en cours en France, où elle pourrait être amenée à témoigner."
Les indices sont plutôt maigres... Mais pour crédibiliser son article remplit d'un immense vide Marine Turchi enquête aussi à décharge. C'est qu'elle s'en pose des questions, quand même !
Qu'est-ce qui a poussé Tariq Ramadan à passer un tel accord avec Majda Bernoussi ? Que redoutait-il ? Que contenaient les publications ? Joint par Mediapart, l'avocat de l'islamologue, Emmanuel Marsigny, estime ne pas avoir « à répondre à des questions sur un dossier en cours, sur un aspect du dossier qu'(il) ne conna(ît) pas ». « Je n’ai rien à vous dire. J’en parlerai avec (Tariq Ramadan) une fois que ce sera dans le dossier, ou pas, je ne sais pas. »
"Sollicitée, l'avocate belge Inès Wouters, à l'époque conseil de Tariq Ramadan, se retranche derrière « le respect du secret professionnel », tout en signalant qu'un « accord transactionnel peut avoir beaucoup de raisons et notamment d'éviter un litige qui est très coûteux », et qu'« il n'est pas nécessairement une reconnaissance de quoi que ce soit ». « La confidentialité est en général de règle, ce qui est particulièrement important dans des matières telles que la diffamation. On ne met pas fin à un litige en la matière pour continuer à en parler », ajoute-t-elle (lire notre Boîte noire)."
Bon là... A décharge elle aurait pu se demander si Tariq Ramadan n'aurait pas voulu, le cas échéant, s'éviter exactement ce qu'il lui arrive aujourd'hui en plus grave, c'est à dire des mois de lynchage médiatique sans la moindre preuve (mais Marine Turchi ne pense pas assez aux médias... Ce n'est pas dans sa disquette, les médias... Qui ne sont rien d'autre que la liberté démocratique, n'est-ce pas ? Pourtant le mot de "diffamation" et les dégâts qu'elle peut faire aurait pu lui mettre une contre-hypothèse à l'oreille...)
"Tariq Ramadan a-t-il eu l'occasion de lire ce document ? Ce manuscrit rapporte en tout cas des situations et une « emprise » morale qui ne sont pas sans rappeler les témoignages d'autres femmes recueillis par Mediapart, dans le cadre de notre première enquête."
Ici on ne voit pas le rapport entre la question et la fin de la phrase... Mais si, bon sang, c'est bien sûr ! C'est la preuve potentielle que le "système" existe et que la "personnalité" ne voulait pas qu'il soit dévoilé car il sait bien qu'il y a "d'autres femmes" puisqu'il est coupable, et ça en est d'ailleurs la preuve !
"Quelle relation Tariq Ramadan a-t-il entretenue avec Majda Bernoussi ? Cette question, adressée par Mediapart aux avocats de l'islamologue, est restée sans réponse."
C'est tout de même louche ces avocats qui font obstacle au travail des Albert Londres de notre temps... ça prouve bien que... ça ne fait pas le poids dans la balance avec les choses qui ont été effacées sur internet, non, et la vidéo qui a été retrouvée de menaces de 4mn par la Bruxelloise qui reste muette mais qui pourrait peut-être, bientôt, sûrement ? (C'est délicieusement surréaliste que cette construction sur du "rien" ! C'est payé combien la pige ?)
Ian Hamel
Heureusement pour achever de crédibiliser la culpabilité de viols de Tariq Ramadan sur la base d'un "système" et d'une "personnalité" accrédités par un "tapuscrit" bruxellois, il y a Ian Hamel...
"« Il exigeait ma confiance absolue, a-t-elle déclaré au Point" (article de Ian Hamel)
"Dans son manuscrit, elle dit ensuite avoir fait une autre découverte, toujours sur le Web, comme l'avait déjà relevé Le Point : « Je tombe sur un site qui me glace d'effroi… (...) Là devant mes yeux, des tas de filles qui hurlent leur désarroi, qui racontent leurs rencontres avec T.R." (encore Ian Hamel).
"Cette même année, Majda Bernoussi contacte plusieurs journalistes, parmi lesquels Ian Hamel, du Point, qui publiera son témoignage trois ans plus tard (ici et là), après le dépôt des deux plaintes pour « viol » contre l’islamologue, sans que cela ne suscite de sa part la moindre réaction."__ (Souligné par nous... Rappelons que TR avait fait le choix de ne pas communiquer après le dépôt des plaintes... Mais c'est pas grave c'est super-louche, non, de ne pas répondre à Ian Hamel qui le harcèle depuis 10 ans... ça fait d'ailleurs 10 ans qu'il ne lui répond plus...)
"Le journaliste Ian Hamel avait confirmé à Mediapart que Majda Bernoussi avait fait l'objet de « menaces », à coups de « messages vocaux » notamment. « Elle a été menacée lorsqu'elle a voulu dénoncer l'homme qu'elle appelle un “tartuffe”, un prédateur », a-t-il aussi écrit dans Le Point."
Ian Hamel jouit donc de toute la confiance de Marine Turchi ! On n'est pas loin de penser qu'elle est "sous emprise mentale" !
Ennemi juré de Tariq Ramadan auquel il a consacré un livre, sa prose sur Mondafrique fleure bon l'extrême-droite (Attention Marine ! Vous commencez à être en très mauvaise compagnie d'un point de vue "anti-fa", comme si vous faisiez partie d'un "système" -ça va si vite ! - entre sites d'extrême-droite israélienne, blogger belge complotiste, sans parler naturellement de tous les nouveaux amis d'Henda Ayari !). Il est surtout la première source de fake news sur Tariq Ramadan, comme on peut le démontrer en une heure de temps...
Mais Marine Turchi n'a pas mené l'enquête dans cette direction, pas plus que dans celle du lien entre les plaignantes et Caroline Fourest. Elle n'a pas interviewé Gilles Kepel (qui a l'air de savoir des trucs), ni Hakim El-Karoui (on ne sait jamais !), ni l'ancien Procureur Debacq, ou rappelé que l'actuel, le Procureur Molins qui s'est saisi de l'affaire est celui de l'affaire Tarnac, ancien chef de cabinet d'Alliot-Marie et politisé jusqu'à l'os.
Ce ne sont que des pistes.
Qui valent bien celle de Marine Turchi.
Car une enquête se mène à charge et à décharge dans toutes les directions.
Mais bien évidemment, cette "enquête" ne prouve qu'une chose.
L'incompétence et l'absence de tout professionnalisme de Marine Turchi et la tartufferie d'Edwy Plenel.
Et cela, quels que soient les faits...
Le Concierge
Bonus
Pour la 2ème fois, c'est Marine Turchi qui dirige la lapidation...
En moins de deux, Le Soir de Bruxelles, sans la moindre enquête reprend les informations (sans même indiquer qu'il les tire du Vif et de Médiatarte !)... Il parle sans conditionnel de "preuves, sur divers réseaux sociaux d’agissements controversés du théologien" alors que Mediatarte n'allait pas si loin...
Et pour le serial fakenewser : "Tariq Ramadan passe donc un accord avec Majda Bernoussi, pour qu’elle fasse disparaître ces preuves. Il paye 27.000 euros. L’accord a eu lieu à Bruxelles, en 2015." (souligné par nous, tout est dans le "donc" !)
Accord que personne n'est sensé avoir vu ! Et dont on se demande bien qui a fourni le draft à Médiatarte et au Vif...
Textes et documents pour un cours sur les médias...
En moins de deux, la RTBF, sans la moindre enquête connait les contenus qui auraient été effacés d'internet selon les termes d'un accord que personne n'est supposé avoir vu ! Et titre une "victime" (le lecteur pressé ne lit que le titre, il entendra donc "viol"...)
"Au terme de sa relation avec Tariq Ramadan, Majda Bernoussi avait, via Facebook et Youtube, expliqué les comportements déplacés de ce dernier avec les femmes. Elle a notamment publié une photo de lui en caleçon dans une chambre d'hôtel." (souligné par nous, tout est dans le "notamment" !)
En moins deux, la Libre affirme (sans... preuves !) que la Bruxelloise a posté des "preuves" sur les réseaux sociaux et que " le théologien... a alors passé un accord avec la jeune femme pour faire enlever toutes ces preuves "
En moins de deux, Le Figaro attribue faussement les infos de Médiatarte y compris sur le contenu de la convention et sa justification à "la justice belge" et au Pt du Tribunal correctionnel (accusé incidemment donc de faute professionnelle lourde !). C'est exactement ce qu'induit la lecture de l'article de Mediatarte...
En moins de deux, l'AFP publie une bien étrange dépêche...
Celle-ci indique que "L'intellectuel musulman Tariq Ramadan a passé en 2015 un accord avec une Belge d'origine marocaine pour qu'elle cesse, en échange de 27.000 euros, ses révélations publiques sur leur "relation", a indiqué mercredi la justice belge, confirmant des informations de presse."
Or rien n'indique qu'il s'agisse de "révélations" et même si "relation" est entre guillemets, rien n'en atteste si ce n'est la "révélatrice". Or le lecteur est incité à croire que la "justice belge" s'est prononcée sur la question, alors qu'il n'est question que d'un accord pour qu'elle cesse de publier à tort et à travers sur le sujet, sous des formes qui peuvent aussi relever du harcèlement, selon le projet de "convention" que dit s'être procuré Médiatarte. Car en effet, ça y ressemble, si ce qu'il faut arrêter, c'est ceci: ''" Le Vif/L'Express a lu le projet de convention, non signé et non daté. La Bruxelloise s'y engage "à ne plus mentionner publiquement, directement ou indirectement, la deuxième partie, ou un membre de sa famille proche (épouses, enfants et leurs conjoints, petits-enfants, etc.) et ses collaborateurs par écrit, oralement, et y compris par photos, commentaires, mentions, allusions, commentaires publics et toute autre forme, dans une quelconque publication, sous quelque forme que ce soit : livre, Facebook, Twitter, YouTube, Rutube, réseaux sociaux, sites Internet, télévision, films, DVD, ou autre forme de publication, présente et à venir." Elle ne peut pas "entrer en contact avec des collaborateurs en relation directe ou indirecte" avec l'objet du litige. Elle doit "faire supprimer tout ce qu'elle aurait publié et/ou posté en son nom ou à son intervention : vidéos, audio, photos, commentaires en son nom et notamment auprès de YouTube et Rutube". Les parties promettent de "ne plus avoir de contacts sous quelque forme que ce soit (sinon à titre exceptionnel pour l'application du présent accord) : sms, mail, message audio, courrier, téléphone, etc.". En particulier, il est interdit à Majda Bernoussi d'"envoyer des messages injurieux et/ou menaçants à la seconde partie (NDLR : Tariq Ramadan) ou/et à ses proches" sous peine de dommages et intérêts immédiats de 500 euros. Toute violation de l'accord est passible de 100 000 euros de dommages et intérêts.""
Il ne s'agit donc pas de "révélations" mais par la magie de ce seul mot (remplaçant tout ce qui est cité dans le paragraphe précédent!), l'AFP a fait disparaître ce qui peut tout aussi bien être interprété comme du harcèlement...
Ajoutons qu'à une exception, toutes les phrases attribuées à M. Hennart sont rigoureusement les mêmes que celles publiées par Mediatarte. L'exception est la suivante : "Les montants avancés par Mediapart correspondent à la réalité", a confirmé M. Hennart (or l'accord est quand même strictement "confidentiel", confidentialité dont la Justice, donc M. Hennart sont garants...)
Bref (ces détails juste pour apprendre aux journalistes à lire) seul le contexte médiatique général à charge donne un sens à cette "information". C'est d'ailleurs un enseignement du Professeur Ramadan : pas de texte, aussi sacré soit-il, sans contexte de production et de réception ! La presse ne fait que fournir du contexte de réception, rien d'autre (le contexte de production de l'accusation, bof !). CQFD !
Une guillemet ouverte vaut-elle une guillemet fermée ?
L'affaire est entendue... Merci Marine Turchi et tous ses amis pour ce "professionnalisme"... dans la production du "context de réception" et la "production de la croyance"...
Irresponsabilité criminelle des journalistes... "Temps de chien" ?
Journaliste incompris...
Notes
[1] Ajout : donc la ligne est fixée à Marine Turchi par le gourou moustachu, c'est "balancetonporc" et "délits sexuels", tout le reste est hors cadre et non sujet à "enquête" : il ne saurait y avoir de contexte politique et de toutes façons choix a été fait de "croire la parole des victimes" par inversion de la charge de la preuve. Du grand journalisme !
[2] Ajout : Le Vif est plus précis : pas signé, pas daté. Ajout: Pourtant en réponse à un lecteur, Marine Turchi affirme : "nous avons pu vérifier les conditions et les montants de cet accord, qui prévoit le versement d'une somme totale de 27 000 euros par Tariq Ramadan. Cet accord financier a été entériné devant la justice belge, par un jugement prononcé le 6 mai 2015, comme expliqué dans l'article." Et plus haut : "l'audience en référé était publique, comme le jugement." Le "jugement" ne peut avoir été qu'une ordonnance mentionnant l'accord passé. "Confidentiel" celui-ci n'était, par définition, pas public. Qui a donc fourni le document confidentiel fixant les termes d'un accord passé, précisément, notamment pour que cette affaire ne puisse faire l'objet d'une exploitation médiatique ? Qui a violé l'accord avec toutes les conséquences médiatiques pour Tariq Ramadan qui a bien pu "acheter" sa tranquillité face à ce qui peut être du harcèlement de lui et ses proches ? Hypothèse comme une autre quand on enquête à charge et à décharge, ce qui n'est pas le cas de Marine Turchi.
[3] Modification effectuée 30mn après la mise en ligne de cet article, l'honneur du blog est sauf, celui du Magistrat aussi !
[4] Souligné par nous. Il n'y a pas de procédure juridique en Suisse. Mais la Justice et la Presse, pour Marine Turchi c'est, semble-t-il, la même chose...
[5] Les "intellectuels célèbres" se font tout petits en ce moment... Or... Lire Servir les hommes... De là à ce que ce soit la raison de leur silence, ce serait très Proustien !
[6] Comme l'indique le titre de sa première "enquête" : "Violences sexuelles: le système Tariq Ramadan", rédigé en partie grâce à un pool de 10 avocats travaillant bénévolement depuis 1 ans pour incriminer Tariq Ramadan sans que cela ne l'interroge plus que cela ni qu'elle ne nous en informe plus que cela
[7] Toutes les citations du "tapuscrit" reproduites par Marine Turchi ont été recopiées dans l'article du Point de Ian Hamel qui est censé en avoir hérité trois ans plus tôt... Il a dores et déjà déjà interviewé dans Mondafrique une autre femme - apparemment particulièrement barrée - sur la rédaction en cours de son livre sur... Tariq Ramadan, dont il pourrait bien être le nègre (ce qui permettrait d'assurer une certaine "cohérence" pour accréditer "un système" ! Toujours est-il que selon Le Vif, Hamel a transmis en format Word le "tapuscrit" et que donc la destinataire, Maraine Turchi, n'y a rien trouvé de plus que ce que Ian Hamel en a publié... C'est à dire pas grand-chose.
[8] C'est également vrai du teaser qui est réapparu sur internet et dont Marine Turchi fait grand cas, alors qu'il n'y a aucun fait évoqué...