2007-2018 : Les causes d’une crise financière qui a déjà 11 ans
Par Le concierge du Musée le mardi 31 juillet 2018, 16:12 - Centre d'Economie du Bonheur - Lien permanent
À partir de février-mars 2007, aux États-Unis, commencent les premières faillites de sociétés financières spécialisées dans le crédit hypothécaire.
Les racines de la crise internationale qui a débuté aux États-Unis en 2007-2008 remontent aux années 1990. Parmi les facteurs décisifs : l’augmentation massive des dettes privées ainsi que la politique des autorités de Washington qui ont favorisé, pour des raisons économiques et politiques, le développement d’une bulle spéculative dans l’immobilier.
Au cours des deux dernières décennies, les administrations de Bill Clinton et de George W. Bush ont appuyé systématiquement les grandes banques dans leur volonté de se débarrasser définitivement des contraintes qui pesaient encore sur elles comme héritage des mesures de la discipline bancaire imposée par F. Roosevelt dans les années 1930. À noter qu’au cours de ses deux mandats, Barack Obama n’a pas pris des mesures fortes pour remettre de l’ordre dans les activités des sociétés financières. Au pouvoir depuis début 2017, Donald Trump a commencé à démanteler les quelques contraintes imposées aux banques depuis le début de la crise, notamment la loi Dodd-Franck, et compte aller plus loin afin de favoriser encore plus le secteur financier.
L’éclatement de la bulle spéculative immobilière a été le détonateur de la crise. Les politiques d’austérité ont ensuite fini de plonger l’économie des pays les plus industrialisés dans une période récessive-dépressive prolongée, suivie d’une période de croissance très faible dans laquelle est toujours plongée l’économie des pays les plus industrialisés. Par ailleurs, les politiques appliquées, depuis 2007-2008, par les banques centrales pour favoriser une fois de plus le grand capital ont généré de nouvelles bulles (bulle boursière et bulle du marché obligataire) qui finiront tôt ou tard par éclater.
Dans plusieurs pays, avant l’éclatement de la crise en 2007, la dette publique représentait moins d’un sixième des dettes totales, et moins d’un cinquième des dettes privées. Après 2007, l’augmentation de la dette publique est forte et brutale, conséquence de la crise et du sauvetage des banques par les pouvoirs publics.
Selon une étude publiée en mars 2017, par le service d’étude de l’Union des Banques Suisses, la dette globale mondiale a augmenté de 55% entre 2002 et 2008. Deux tiers de cette augmentation étaient dus à la croissance de l’endettement des banques. Entre 2008 et 2017, la dette globale a encore augmenté de 51%. Mais depuis 2008, les banques (surtout aux États-Unis) ont un peu réduit leurs dettes tandis que les États qui leur sont venus en aide ont vu exploser leur endettement.
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