Alors que médias traditionnels et réseaux sociaux se font concurrence pour relayer massivement moult faits divers faisant diversion, commentés, analysés, "détricotés" par de nouveaux intellectuels médiatiques faisant leurs premiers pas dans la société du spectacle, des crimes d'une ampleur inouïe continuent d'être commis en notre nom. La fonction des polémiques sur tout et rien complaisamment relayées par les guignols de l'info, les "historiens" en peau de lapin et autres candidats de "rassemblement autour de bibi" est ainsi établie : couvrir les crimes du présent (parfois même sous les trompettes de la commémoration de ceux du passé.) Le Concierge

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Le Parlement grec a adopté jeudi 18 mai 2017 soir de nouvelles mesures d'austérité, réclamées par les créanciers, UE et FMI. Elles sont censées permettre le versement d'une nouvelle tranche des prêts internationaux au pays, qui espère aussi un allégement de sa dette.

Les principaux articles de la loi comprennent de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses des impôts. Ils ont été approuvés par la faible majorité de la coalition gouvernementale, soit 153 députés de la gauche Syriza d'Alexis Tsipras et du petit parti souverainiste Anel, tandis que 128 députés ont voté contre, selon un vice-président du Parlement.

Le gouvernement grec dominé par Syriza espère que l'adoption de ces mesures, quatre jours avant une réunion des ministres des finances de la zone euro à Bruxelles, convaincra les créanciers qu'Athènes peut obtenir une tranche de 7,5 milliards d'euros d'aide et un nouvel allégement de sa dette.

En début de soirée, des milliers de manifestants s'étaient rassemblés aux abords du Parlement avec des banderoles frappées des mots "Non aux plans d'aide! Non à l'austérité!". Selon la police, plus de 10 000 personnes ont manifesté pour protester contre un projet de loi comprenant de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses des impôts.

Des échauffourées se sont produites entre les policiers et de petits groupes d'individus cagoulés qui lançaient des cocktails Molotov. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Pas tous égaux devant l'austérité

Tous les Grecs doivent faire des efforts pour réparer les erreurs du passé. L’antienne est connue: elle ne correspond pourtant aucunement à la réalité. Une étude de l’institut Hans Böckler a démontré que les hausses d’impôts subies par les Grecs entre 2008 et 2013 touchaient très diversement les citoyens. Ainsi, les catégories les plus modestes ont vu leurs prélèvements augmenter de 337% tandis que les riches ne paient que 9% de plus qu’auparavant.

Du côté des revenus, le constat est similaire. Selon les chercheurs, les 10% des Grecs les plus pauvres auraient perdu durant ce laps de temps 86% de leur revenu! Les 30% les plus riches, eux, n’auraient subi qu’une chute de 17% à 20% de leurs entrées. Des chiffres que les derniers plans d’austérité n’ont certainement fait qu’aggraver

Lire l'article du Courrier du 18 mai 2017 "A Athènes, mourir dans le dénuement"

Archives du Musée de L'Europe, 6/6/2017