Même Bloomberg... découvre cette semaine l’étendu du désastre grec, c’est-à-dire des Grecs, lorsque leurs biens sont saisis ou bradés par milliers, et lorsque 4 millions de Grecs, autrement-dit 37% de la population doivent à l’administration fiscale, passée il faut dire sous contrôle étranger depuis les accords SYRIZA, près de 104 milliards d’euros, le pays réel et ses bons chiffres...

Printemps grec, la fête de Saint Georges, nos touristes émerveillés, nos animaux adespotes, voire, nos tortues. Pays dit réel. “Beaucoup de Grecs sont épuisés et ne se battent plus pour préserver leurs biens. Les procédures devant les tribunaux grecs pouvant prendre des années, de nombreuses personnes qui étaient déterminées à protéger leurs propriétés ont vu les pressions incessantes se faire sentir, a déclaré Dimítris Anastasópoulos, avocat au Barreau d’Athènes”, rapporte l’article de Bloomberg daté du 3 mai.

Il en va de même avec le reste des biens, pour une classe moyenne pulvérisée en moins de dix ans, passant de 70% à 30% de la population. Dans cette même série, une nouvelle taxe frappe depuis mai 2019 les propriétaires des embarcations, alors toutes les embarcations à partir de 7 mètres de longueur, sans les exceptions du passé: bateaux de pêche, voiliers, bateaux et embarcations en bois traditionnels, sachant que la plupart des embarcations concernées ont une valeur marchande se situant entre 3.000€ et 18.000€. Et c’est encore un signe fort explicite, frappant à la fois la classe moyenne restante, et autant la flotte traditionnellement nombreuse en petites embarcations servant à la pêche déjà des amateurs, lorsque la Grèce et ses îles ont tout de même une longueur de côtes de 14.880 km, davantage que la Chine ou que le Royaume-Uni par exemple.

Et c’est justement cette maritimité et également insularité archipélagique, notamment celle de la mer Égée, qui se trouve à l’origine du “phénomène bateau” chez les Grecs, car au-delà de la plaisance (et en dehors des yachts bien entendu), cette réalité alors si présente à travers les mers grecques a toujours été liée à la pêche amateur. D’abord pour compléter les ressources en protéines des familles, et ensuite lors des guerres et des crises, se transformant en une activité de survie, familiale, voire économique, sans que les autorités puissent bien entendu vraiment contrôler ce... secteur d’activité. D’ailleurs, sous l’autre Occupation celles des années 1940, les autorités occupantes avaient pratiquement interdit la pêche aux populations côtières et des îles, aussi pour briser la Résistance du peuple grec.

En ce moment, dans les marinas et dans les petits ports de pêche on reste bien sceptique face à cette nouvelle taxe. Par exemple, les petits voiliers privés appartenant aux Grecs représentent déjà et désormais moins du 5% des voiliers amarrés. “Pour nous Grecs, c’est la mort”, nous dit-il Aris, rencontré dans un petit port du Péloponnèse. “Avant la Troïka, un quart des voiliers ici appartenaient aux Grecs, ils ne restent que deux actuellement.” Il faut aussi dire que ces dernières années, ceux de la classe moyenne des autres pays, Allemagne, France, Italie, pays Scandinaves entre autres, occupent les ports et les baies... disons jadis admises sous le règne de Poséidon, il est vrai aussi que dans leurs pays, les coûts ne le leur permettent plus déjà que d’utiliser leurs voiliers.

Extrait de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "au-delà du capitalisme" sur son blog Greek Crisis.