Il était une fois en Australie,un petit garçon très brillant, devenu étranger aux conventions sociales de son milieu. Sa mère allait de mari en mari, de théâtre en secte, toujours marginale, tandis que le père naturel du garçon était laissé pour compte. Adolescent, il trouva refuge dans le cyberespace, ce qui procura une terre d’élection à son insatiable curiosité. En découvrant cet univers et ses secrets, il sut développer une éthique rigoureuse qui lui serait propre : sa vocation devint la découverte des faits réels en vue de les partager avec le reste du monde. Vivant en dehors des codes sociaux habituels, sa boussole morale était orientée par des principes spontanés . La vérité était la vérité, la déception était mauvaise, les mensonges des puissants devaient être dénoncés. Le péché originel de Julian Assange était le même que celui de Galileo Galilei. Galilée avait péché en révélant au peuple des choses que l’élite du clergé connaissait déjà ou du moins présumait, mais dont elle préférait garder le secret, afin de ne pas ébranler la confiance du peuple dans la doxa canonique répandue par ses autorités.

Assange commit le même péché en créant Wikileaks. La version officielle de la réalité était par lui mise en cause. Tous les mensonges pouvaient être exposés. Les mensonges, l'hypocrisie, la brutalité inhumaine des États-Unis et leurs obligés dans leurs guerres d'hégémonie mondiale étaient de loin les aspects les plus sensibles de ces révélations. Car, pour Assange, les prétentions de la "Nation d'exception" reposaient tout simplement sur le mensonge et la dissimulation.

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