La Pandémie du Capitalisme, le Coronavirus et la crise économique
Par Le concierge du Musée le mercredi 18 mars 2020, 20:01 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Sommaire
Une crise de santé publique
La crise boursière et financière
La crise dans le secteur de la production a précédé la pandémie du coronavirus
L’évolution de la crise financière et économique depuis le 3 mars 2020
Les banques centrales en pompiers pyromanes
Les marchés boursiers ont poursuivi leur chute
Qui se débarrasse en masse des actions ?
La pandémie du Coronavirus constitue un gravissime problème de santé publique et les souffrances humaines que la diffusion du virus va provoquer seront énormes. S’il atteint massivement des pays du Sud Global dont le système de santé publique, déjà faible ou très fragile, a été terriblement mis à mal par 40 ans de politiques néolibérales, les décès seront très nombreux. Sans oublier la situation dramatique de la population iranienne victime du blocus décrété par Washington, blocus qui inclut l’introduction de médicaments et d’équipement médical.
Utilisant le prétexte de la nécessaire austérité budgétaire pour rembourser la dette publique, les gouvernements et les grandes institutions multilatérales comme la Banque mondiale, le FMI et les banques régionales telle la Banque africaine de développement ont généralisé des politiques qui ont détérioré les systèmes de santé publique : suppression de postes de travail dans le secteur de la santé, précarisation des contrats de travail, suppression de lits d’hôpitaux, fermeture de postes de santé de proximité, augmentation du coût de la santé tant au niveau des soins que des médicaments, sous-investissements dans les infrastructures et les équipements, privatisation de différents secteurs de la santé, sous-investissement public dans la recherche et le développement de traitements au profit des intérêts de grands groupes privés pharmaceutiques…
C’est vrai en Afrique, en Asie, en Amérique latine et Caraïbe et dans les pays de l’ancien bloc de l’Est (Russie et aux autres ex-républiques de la défunte URSS, Europe centrale et orientale).
Mais cela concerne aussi de toute évidence des pays comme l’Italie, la France, la Grèce et d’autres pays d’Europe. Et aux États-Unis, où 89 millions de personnes n’ont pas de véritable couverture de santé comme le dénonce Bernie Sanders, que va-t-il se passer ?
Les grands médias et les gouvernements mettent l’accent sur les différences de taux de mortalité en fonction de l’âge mais ils se gardent bien d’attirer l’attention sur les différences de classe et sur comment la mortalité due à la pandémie du coronavirus va affecter les êtres humains selon leurs revenus et leur patrimoine, et donc selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Se mettre en quarantaine ou accéder à un service de réanimation quand on a 70 ans et qu’on est pauvre ce n’est pas du tout la même chose que quand on est riche.
Il y aura également la fracture entre les pays qui ont malgré les politiques néolibérales, maintenu mieux que d’autres leur système de santé publique et ceux qui sont allés le plus loin dans les atteintes à la qualité des services publics de santé.
Lire la suite de l'article d'Eric Toussaint paru sur le site du CADTM