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La clinique communautaire métropolitaine autogérée d' Elliniko a rejeté le Prix du citoyen européen 2015 décerné par le Parlement européen. Le même Parlement dont le président, le social-démocrate allemand Martin Schulz, a menacé les Grecs de sortie de la zone euro s' ils votaient «non» au référendum, a offert cette reconnaissance au centre, qui prend en charge les patients qui ont perdu la couverture gratuite des soins, un prix que ses membres ont rejeté en disant qu'«il serait totalement hypocrite recevoir un tel prix alors que l'Europe fait semblant de ne pas voir les bébés souffrant de malnutrition, les malades de cancer non assurés qui meurent, les histoires de familles souffrant de la faim et de personnes qui vivent sans nourriture, sans eau ni électricité pour une année de plus ".

Les membres de la clinique ont indiqué qu'ils profiteraient de leur visite à Bruxelles pour tenter de faire campagne contre le mémorandum et la politique d'austérité imposée à la Grèce. Mais, après avoir été informée, la vice-présidente du Parlement européen, Sylvie Guillaume, du Parti socialiste français, a fait annuler les billets d'avion et l'hébergement prévus pour la participation des représentants du centre à la cérémonie, prévue entre hier et aujourd'hui (15 octobre) à Bruxelles, en disant qu'elle ne trouvait pas leur participation appropriée. "L'événement et la cérémonie sont une occasion spéciale pour reconnaître tous les gagnants et ne devraient pas être utilisés à d'autres fins, et cela n'a rien à voir avec la qualité de votre action", a-t-elle dit.

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Dans le texte, la clinique autogérée d'Elliniko cite les données de l' Institution Prolepsis sur l'appauvrissement de la société grecque : six élèves sur dix à Athènes (sur 64 écoles analysées) ont des besoins nutritionnels urgents, 11% des élèves ne possèdent pas d'assurance-maladie, 7% d'entre eux ont vécu pendant une semaine sans électricité en 2014, 1053 écoles ont bénéficié du programme d'aide alimentaire pour couvrir les besoins de base de 152 937 élèves. Le communiqué se fait aussi l'écho de l'étude du Bureau du budget du Parlement grec, selon laquelle 3,8 millions de Grecs vivent près du seuil de pauvreté (432 euros par personne) et 2,5 millions Ils sont en-dessous de ce seuil (233 euros par personne et par mois). "Cela signifie que 6,3 millions de Grecs, 58% de la population vit près ou en-dessous du seuil de pauvreté", soulignent-ils.

Pour toutes ces raisons, le collectif affirme qu'il ne rejette pas l'Europe ou son peuple, mais qu'il se sent obligé de "tourner le dos à toutes les institutions et à tous leurs politiciens, Parlement européen inclus, qui traitent les gens comme des chiffres dans des archives comptables", attitude qui, disent-ils, "est une honte pour la civilisation européenne".

Lire le texte de Fátima Fafatale dans son intégralité sur le site de Tlaxcala

et le communiqué et l'échange d'emails avec Sylvie Guillaume (PS, France)