etatdesiege.PNG illus: État de siège, Costa-Gavras (arrivée du conseiller américain)

Dans Athènes, comme dans toute la Grèce, organisations politiques, collectifs et syndicats appellent à manifester, les ferrys restent amarrés, et Athènes, la supposée “Belle endormie” attend son heure... et elle risque de bien attendre encore un moment. Les graffitis grossièrement antiallemands refont autant surface sur nos murs, ce n’est qu’en analogie... avec la grossièreté évidente de la politique menée en Europe par les élites de l’Allemagne, cela n’échappe plus à personne, le chaos (pour l’instant contrôlé ?) en plus.

Sauf que le grand jeu géopolitique autour de la crise grecque (autrement-dit, la guerre faite contre la Grèce), a toujours été largement plus complexe que les épigraphes des murs ou même que les débats supposés idéologiques ne le laissent penser. Signe des temps, le nouvel Ambassadeur des États-Unis à Athènes (nommé cette semaine) n’est autre que Geoffrey R. Pyatt, jusque là, chef de la mission diplomatique de son pays à Kiev.

Geoffrey R. Pyatt[1] n’est pas n’importe qui dans le corps diplomatique de son pays, c’est un homme proche de Victoria Nuland , et en février 2014 les conversations téléphoniques de la sous-secrétaire d'État ont fait l'objet d'écoutes par les services secrets russes durant l'Euromaïdan fabriqué justement par la caste atlantiste avec l’aimable collaboration de la diplomatie allemande, et... à la clé, l’installation à Kiev d’un pouvoir suffisamment néonazi... pour ne rien oublier lorsqu’il s’agit de certains faits... historique forcément divers. La diffusion en tout cas des conversations téléphoniques, par un collaborateur du vice-premier ministre russe a fait un scandale. Le langage employé: “And, You know... Fuck the EU (UE)” avait d’ailleurs particulièrement choqué à l’époque.

Ainsi, nous considérons à Athènes que cette nomination disons “surprise” de Geoffrey R. Pyatt en Grèce, et cela, à trois semaines de la visite programmée de Vladimir Poutine, n'est sans doute pas anodine... La dite crise grecque participe alors visiblement du... triangle géopolitique des guerres en cours (guerres... à voltage fort différent certes).

Ukraine - Grèce - Syrie, et dans les trois “cas”, la Turquie néo-Ottomane d’Erdogan s'en mêle bien dangereusement, par exemple, on frôle tous les jours des “épisodes chauds” en mer Égée, tant les navires et les avions de la Turquie violent les espaces... aérien et maritime grecs, en présence... des forces de l'OTAN. D'ailleurs, d’après la presse grecque du jour, “Ces agissements de la Turquie en mer Égée, inquiètent désormais Washington” (quotidien “Kathimeriní” du 8 mai). Très dangereuse... donc modernité !

Lire l'intégralité de l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Le temps de demain" sur son blog Greekcrisis

Et voir l'exposition temporaire du Musée de l'Europe en l'honneur du nouvel ambassadeur

Notes

[1] Il a commencé sa carrière au Honduras puis au Pakistan. Il a été chargé de l'Amérique Latine au National Security Council et du bureau Asie centrale du Département d’État (durant les "révolutions colorées")