REVOLUTIONEURO.gif collections du Musée de l'Europe

Par Jean-Pierre Garnier

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Cependant, la question que devraient finalement se poser dans l’immédiat tous ceux qui se réclament de l’émancipation collective n’est pas là. Elle est de savoir si la réalisation de cet idéal dont le come back dans leurs discours pourrait paraître surprenant vu l’abandon de toute perspective révolutionnaire de leur part, est compatible avec le maintien de la France, pour s’en tenir à notre pays, dans l’euro, l’Union européenne et de l’OTAN. Répondre par l’affirmative est, disons-le sans crainte, une absurdité puisque, ainsi que l’a montré l’interminable succession d’«alternances» politiciennes sans alternative politique, ces institutions ont précisément été conçues pour verrouiller toute tentative d’échapper à la sujétion capitaliste.

Certes, F. Asselineau n’évoque à un aucun moment la possibilité ni même l’éventualité d’un débouché socialiste à cette triple sortie. Son « ni droite ni gauche » de même que sa référence répétée à la diversité des sensibilités politiques des adhérents ou des sympathisants de ce parti, qui vont du nationalisme républicain le plus traditionnel à l’étatisme anticapitaliste le plus affirmé, laisse la porte ouverte à toutes les issues politiques si l’on excepte l’anarchisme, encore que des débordements dans ce sens ne soient pas non plus à exclure. Celle qui prévaudra ne pourra être que la résultante des contradictions, des conflits et des luttes tant internes qu’extérieures que ne manqueront pas d’engendrer en tout cas la situation inédite ainsi créée. Mais au moins le gros travail aura été fait pour extraire le pays de ce qui empêche la majorité de ses citoyens de décider de leur sort, c’est-à-dire de se redéfinir comme peuple, au lieu de demeurer des sujets.

En attendant, les mesures gouvernementales énoncées par F. Asselineau au cas où, par miracle, il disposerait d’une majorité, pour les faire voter, devraient faire réfléchir les petits malins qui en ont visiblement perdu l’habitude. Restauration des services publics dans leur plénitude, renationalisation des réseaux indispensables à la vie quotidienne et interdiction de nouvelles privatisations, rampantes ou non, des services publics, renforcement droit du travail au profit des travailleurs et annulation des réformes qui l’ont affaibli, rétablissement du contrôle des mouvements de capitaux, éviction des féodalités financières qui orientent la politique économique, et, sur le plan international, fin de la Françafrique et politique étrangère de non alignement. On a quand même vu des programmes plus à droite !

Lire l'intégralité de l'article de Jean-Pierre Garnier paru sous le titre "le véritable insoumis" sur le site de la librairie Tropiques.