jesuisAubedoree.jpg Antonis Samarás... en caricature. “Je suis l'Aube dorée sérieuse”. “Quotidien des Rédacteurs

Cette “gouvernance” de la Troïka, et d’une manière plus... intégrale, celle de l’Union Européenne, se trouvent à l’épicentre de l’hétéronomie si socialement sismique (et cynique) de notre nouvelle ère, interdisant ex lege comme de facto, tout exercice réellement (ou de préférence de tendance) démocratique. Et une des conséquences (directe ou indirecte, c’est selon) de cette usurpation des souverainetés (chez nous comme ailleurs), tient de la propagation du... flexterrorisme de la semaine dernière en France, et autant, de sa... cousine germaine en matière de politique méta-sociale, la flexisécurité au travail, pour ne pas dire l’austérité tout simplement, si tristement connue de tous, en cette Europe européiste.

C’est ainsi que les gouvernants apparents de cette piètre Europe (dont les méta-nazifiés de Kiev), ont paradé hier à Paris pour dire “qu'ils étaient Charlie”, surfant alors sur l’émotion réelle du peuple de France, fort heureusement encore vivant et réactif, pour ainsi en faire de la bouillie réchauffée dans... les micro-ondes de la propagande. Et certains grands médias dans toute leur petitesse habituelle, ont superbement rempli ce rôle. Le sentiment, sa canalisation médicamenteuse (c’est à dire médiatique et orchestrée), au lieu et place de l’analyse et du raisonnement.

C’est alors ainsi que le (politiquement) lugubre Samaras, est venue défendre la dignité et la liberté d’expression, lorsque sa politique troïkanne a déjà fait dégringoler la Grèce de plusieurs places quant à l’exercice d’un journalisme digne de ce nom, et lorsqu’il se pratique du pouvoir transformé une partie de la Police en bataillons prétoriens lesquelles maltraitent et agressent les citoyens (et les non citoyens), tout comme les journalistes de terrain. Au pays d’Antonis Samaras, il y a certains journalistes, d’ailleurs parfois proches de l’esprit de Charlie Hebdo, qui sont devenus handicapés, après avoir... rencontré les RoboCops des unités MAT (CRS). Et il y a en a d’autres, dont la vie a été sauvée in extremis par les médecins et alors parfois par le hasard.

Pis encore, la politique de son gouvernement (et de la Troïka) sont responsables de quelques milliers de morts ici, par suicide, par maladies non traitées (25% de la population n’a plus de couverture Santé), et des pathologies déclenchées ou aggravées par la “crise”. Ce dernier terme relève comme on sait de l’euphémisme en cours, d’usage pour designer une politique sciemment programmée car issue de l’intégrisme du financierisme, tout autant hétéronome (les sociétés ne sont pas gérées par elles-mêmes et elles n’ont pas la maîtrise de leurs lois) que l’intégrisme se réclament d’une certaine interprétation du fait religieux (déjà hétéronome par essence).

La boucle est alors... bouclée. La France découvre à l’occasion la méta-modernité tragique et barbare du XXIe siècle et dirait ainsi adieu (c’est... presque le mot), aux modernismes de son XXe siècle, dont les enfants vaillants et emblématiques étaient aussi ces dignes dessinateurs des nos apories et autres carences, justement de Charlie Hebdo, au-delà même de l’éventail des divergences politiques.

Donc les Français, ainsi que les autres peuples qui ont ainsi manifesté ces derniers jours, ont voulu défendre la liberté, leurs libertés. Sauf que le relâchement général quant au contrôle tangible des dirigeants politiques européens (et occidentaux) est déjà bien long. Comme je l’écrivais récemment sur ce blog citant Cornelius Castoriadis, il faut soit se reposer, soit demeurer libre. Cependant, on ne peut pas dire que nos concitoyens aient saisi l’ampleur ou sinon, toutes les manigances des menaces qui en ce moment galopent sur nous.

Déjà aucune décision fondamentale quant à notre survie citoyenne (donc politique) pour ne pas dire quant à notre survie tout court, n’est soumise à la raison commune après débat, évidemment non biaisé par certains médias, auxiliaires de la para-démocratie hystérique. Hystérique au sens déjà premier du terme en grec, c’est à dire en manque de quelque chose. Et cette chose qui fait défaut, c’est la Phronesis et la Raison. Ni plus ni moins, et précisément c’est ce qui manque autant et si cruellement d’ailleurs, aux porteurs du terrorisme qui se référent à une quelconque religion et plus amplement idéologie, par définition autosuffisante. Loin, très loin de la pensée censée (souvent au forceps) nous conduire à nous remettre en question et à saisir certaines limites, individuelles et surtout collectives.

Or, penser c’est douter. Nous n’y parvenons toujours pas, je le crains fort en tout cas. Douter par exemple sur la tentative de récupération de la tragédie depuis... le commun des européistes, leur silence aussi sur leurs responsabilités avérées dans ce qui est convenu d’appeler sans trop la nommer... la nouvelle configuration de la géopolitique au Proche-Orient. Lorsqu’on fait tout pour défaire les souverainetés, voire même les sociétés dans de nombreux pays... le renouveau n’est guère une surprise et ne tombe pas du ciel. Ces agissements dans la géopolitique du monde des uns (et des autres) ne sont jamais réellement débattues publiquement, autrement qu’à travers le miroir de la propagande. Tout comme certaines politiques bien néfastes à la cohésion (désormais fragile) au sein des sociétés occidentales. Pour ne rien dire du traité de libre-échange transatlantique (TTIP) loin des regards et dont le contenu, demeure secret.

Et je crains (...) l’usage (fait par les élites), du choc réel et justifié que connait la société française actuellement, pour ainsi foncer dans la direction (...) d’un mémorandum à la française, sous prétexte de l’unité nationale. Et à défaut de cette dernière, vivre sous un état d’urgence permanent, sous la peur confuse et diffuse d’un terrorisme... maniacorépressif et pourtant réel, lorsque peut-être la peur de la dette, ou celle de l’abandon de l’euro ne suffiront plus pour anéantir les réactions.

lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Contours inimaginables" sur son blog, Greekcrisis

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