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Les dispositions de surveillance généralisée et intrusive de la loi Renseignement sont dénoncées avec force par une très grande majorité de ceux qui se sont exprimés publiquement. En dehors de certains services de renseignement et de leurs hommes liges, elle n'est portée que par des politiques qui voient dans l'invocation des risques sécuritaires et la création d'une société de contrôle et de suspicion le seul moyen de préserver un pouvoir de plus en plus incapable de susciter une adhésion positive. Et pourtant, la plupart des commentateurs annoncent que ces dispositions et la loi vont être adoptées au parlement.

Ce ne sont pas seulement les défenseurs associatifs des libertés et droits fondamentaux réunis dans la plateforme sous-surveillance.fr qui s'opposent au projet. Ce ne sont pas seulement les instances officielles en matière des drois de l'homme (CNCDH, Conseil National du Numérique, Commission numérique de l'Assemblée Nationale). Nous sommes à une situation qui devrait susciter une immense alerte : Jean-Marie Delarue, président tout juste nommé de la CNCIS, l'instance de contrôle des interceptions administratives de sécurité dont la loi est supposée élargir le pouvoir dans une nouvelle instance, affirme que Le projet de loi renseignement n’est pas adapté aux libertés publiques. La ministre de la justice, Christiane Taubira, toujours très prudente, fait connaître - discrètement il est vrai - son opposition, tout comme Alain Juppé par l'intermédiaire de ses proches. Pour les débats publics sur la loi, on a du mal à trouver des parlementaires pour la porter et Matignon doit déléguer ses troupes emmenées par Renaud Vedel, chef du pôle affaires intéreures auprès de Manuel Valls, pour faire la claque du volontaire.

Lire le point de vue de Philippe Aigrain sur le blog Libres enfants du numérique