Rupture ?
Par Le concierge du Musée le jeudi 18 juin 2015, 10:01 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Étape finale ? 17 juin 2015. Certains commentateurs radio découvrent enfin que nous sommes en guerre contre l’UE et contre les institutions (Real-FM). Panagiótis Roumeliótis, représentant de la Grèce auprès du FMI en 2010, précise dans sa déposition devant la Commission d’enquête du Parlement sur les responsabilités politiques qui ont conduit la Grèce sous le joug de la Troïka, que “des négociations secrètes ont eu lieu entre le FMI et les gouvernements allemand et français de l'époque en amont du programme grec”.
Le but étant de préparer le terrain pour sauver les banques françaises et allemandes exposées à la dette grecque et par la même occasion empêcher la faillite grecque en lui imposant un programme meurtrier. Les banques privées allemandes, françaises et grecques ont été sauvées et la Grèce compte déjà 25.000 morts... de crise.
Il se peut que le menu de la crise change subséquemment de... gargote. Depuis 2012, les états (essentiellement l’Allemagne et la France) ont suffisamment euro-nationalisé la dite “dette grecque” espérant ainsi que le pays resterait ainsi soumis à une politique instruite par les gangsters internationaux (bancocratie), auxquels comme on sait, les pseudo-politiques des pays centraux et décidément décentrés de l’UE, rendent des comptes en lieu et place de leurs électeurs.
Actuellement, ils s’efforcent à raconter aux contribuables en France et en Allemagne qu’eux-seuls paieront finalement les pots cassés grecs, s’agissant concrètement des escroqueries bancocrates. Demain, ils expliqueront à leurs peuples qu’il va falloir en plus sauver ces mêmes banques (ou bien d’autres) et par effet de purgatoire, les salaires, les retraites, les écoles, les hôpitaux, puis la souveraineté et la démocratie bien de chez eux passera à la moulinette.
D’où cet empressement de la part des institutions de l’UE, s’agissant de mettre en place une sorte de “Task Force”, une forme de directoire économique lequel directement inspiré des modèles grec et portugais, lequel dictera aux pays de la zone euro la seule politique désormais possible, celle imposée par les gangsters de la mondialisation. Trop tard.
L’artefact européiste est condamné, et depuis un mois en Grèce, tous les sondages (même si trop souvent ils peuvent masquer la vérité), font état des cristallisations rapides au sein de l’opinion: sortir de la zone euro n’est plus considéré comme une catastrophe irréversible. Au sein de SYRIZA et au niveau de son Comité central, 95 votants se sont prononcés récemment en faveur d’un accord (mais pas forcement à tout prix) avec la troïka, tandis que 75 autres votants ont indiqué clairement qu’il va falloir allez vers la rupture.
“Il faut tenter notre sortie, plutôt que mourir lentement sous le néonazisme bleu de l'UE, une politique comme on sait menée par les élites de l'Allemagne, alors suivie par une France complexée et à terme menacée aussi d'asphyxie”. Tel est le mot d’ordre du côté de la mouvance (plateforme) de gauche au sein de SYRIZA. Et chaque jour qui passe, le rapport de force entre eux, et ceux qui choyèrent jadis boire impunément le... petit lait européiste, change, au détriment des derniers. En attendant, les bureaux de la Commission européenne à Athènes ont été occupés durant un moment, certes symboliquement, par les membres d’un mouvement de gauche.
Au-delà du symbolique, l’aile gauche de SYRIZA vient de préparer un document très concret, une feuille de route, conduisant pas par pas, mesure après mesure, de l’abandon de l’euro à l’adoption de la nouvelle drachme. Ce texte, rédigé essentiellement par l’économiste et député SRIAZA Costas Lapavítsas, s’inspire ouvertement du précédent islandais, avec entre-autres à la clef, la nationalisation du secteur des banques et cela jusqu’à nouvel ordre.
Ce texte, sera d’abord présenté au prochain comité central SYRIZA et ensuite, il sera plus amplement discuté et pour tout dire popularisé. En attendant, les bonnes sources du gouvernement grec ne mâchent pas leurs mots: le FMI est partie prenante du crime perpétré contre la Grèce depuis 2010.
En attendant les suites... logiques, Alexis Tsípras s’envole jeudi 18 juin pour Saint Petersburg où il rencontrera Vladimir Poutine. “Nous allons discuter des oléoducs, puis, Alexis Tsípras nous informera des aventures avec l'UE” déclare alors le Kremlin. La géopolitique du dossier grec, en parfait miroir inversé (?) du dossier ukrainien d’ailleurs, est beaucoup plus lourde que les préoccupations pseudo-financières, c’est si flagrant.
Lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sur son blog Greekcrisis