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Allocution du Premier Ministre grec, Alexis Tsipras, du 28 juin 2015

La fin de non-recevoir, hier, de l’Eurogroupe à la demande grecque d’une extension du programme pour quelques jours afin de donner la possibilité au Peuple grec de décider par référendum de la réponse à l’ultimatum des institutions est sans précédent dans les affaires européennes. C’est un acte qui vise à entraver l’exercice du droit démocratique d’un peuple souverain.

Le droit suprême et sacré d’exprimer son opinion.

La décision de l’Eurogroupe a conduit la Banque centrale européenne à ne pas relever le niveau des liquidités accordées aux banques grecques ce qui a nécessité que la Banque centrale grecque impose que les banques n’ouvrent pas et des mesures restreignant les retraits.

Il est clair que les décisions de l’Eurogroupe et de la BCE constituent une tentative de prise d’otage de la volonté du Peuple grec et d’entrave aux processus démocratiques, en l’occurrence le référendum.

Ils ne parviendront pas à leurs fins.

Ces décisions conduiront à l’issue totalement opposée.

Elles ne feront que renforcer la volonté du Peuple grec de rejeter les propositions insupportables du mémorandum et les ultimatums des institutions.

Une chose est certaine : le refus d’une prolongation de quelques jours et la tentative d’annuler un processus purement démocratique insultent et bafouent les traditions démocratiques de l’Europe.

C’est pour cela que j’ai renouvelé la demande d’une brêve prolongation – cette fois adressée au Président du Conseil européen et aux 18 chefs d’État de la zone euro ainsi qu’aux présidents de la BCE, de la Commission européenne et du Parlement européen. J’attends une réponse immédiate à cette exigence démocratiques fondamentale. Eux-seuls peuvent revenir immédiatement – et même dès ce soir – sur cette décision de l’Eurogroupe et rétablir la liquidité aux banques.

Au-cours des prochains jours, nous devons faire preuve de calme et de patience. Les dépôts dans les banques grecques sont en totale sécurité.

De même le paiement des salaires et des pensions est assuré. Nous gérerons toute difficulté éventuelle avec calme et détermination.

Plus nous affronterons sereinement les difficultés, plus vite nous les dépasserons avec le moins de conséquences.

Ce moment nous offre la possibilité de nous prouver – ainsi qu’au reste du monde – que la justice peut triompher.

Ce moment nous offre une nouvelle fois l’opportunité d’envoyer un message d’espoir et de dignité à l’Europe et au monde.

En ces heures critiques, où ensemble nous sommes face à l’histoire, rappelons-nous que la seule chose que nous ayons à craindre est la peur elle-même.

Nous ne nous laisserons pas faire.

(A la fin) C'est nous qui allons gagner.

La dignité du Peuple grec face au chantage et à l’injustice sera un message d’espoir et de dignité à toute l’Europe.