Code du travail : Proclamation de la République sociale démocratique et solidaire en danger
Par Le concierge du Musée le jeudi 16 juin 2016, 15:03 - Appels - Lien permanent
Nous republions ce texte, en date du 19 février 2016, et qui avait été écrit en prévision de la réunion à la Bourse du Travail dont est finalement sorti Nuit Debout - Le Concierge
La réponse au projet de loi de liquidation des droits des travailleurs tels qu'ils sont protégés par le code du travail se doit d'être à la hauteur de l'offensive réactionnaire de la République anti-sociale des Versaillais de l'état d'urgence.
Foin des débats d'experts sur une hypothétique sortie de l'euro. L'euro n'est qu'un outil aux mains des forces réactionnaires qui ravagent le continent européen. Il y en a d'autres. Le débat de l'euro et ses polémiques entre fractions de classes prétendûment progressistes est bien fait pour cacher l'essentiel qui est la cible de la réaction capitaliste : les compromis sociaux issus de la Libération et préparés par plus d'un siècle de luttes.
Qui ne voit que ce sont les mécanismes de la solidarité nationale qui sont visés à travers la mise en cause des cadres nationaux. La cible c'est la sécurité sociale qui est la solidarité nationale. La cible, c'est le droit du travail qui est un compromis social issu d'une histoire nationale. Et la seule Internationale qui existe aujourd'hui est celle des réactionnaires et du capital sans frontières.
Détruire le droit du travail et la solidarité nationale qui est la sécurité sociale, c'est détruire ce que les luttes sociales ont pu arracher au capital, supprimer ce qui nous réunit tous et préparer la mise en concurrence de tous contre tous et des communautés de solidarité particulières entre-elles, c'est à dire préparer la guerre civile pour mieux esclavagiser et contrôler tout le monde.
Tel est le projet aujourd'hui clairement mis en oeuvre par le larbin Emmanuel Valls avec qui le fascisme (“Plan B” du patronat dans les années 30) revient comme une farce. Larbin oui, car pas plus qu'Hollande ou ses Ministres, Valls n'a la moindre idée. Parvenus au pouvoir par la logique quasi-autonome du champ politique, ceux-ci ne font qu'appliquer les consignes du patronat mais aussi des stratèges américains occupés à redessiner une Europe, entre autres régions, à leur botte et sous l'empire de leur capitalisme, en jouant sur toutes les divisions internes pour faire éclater les cadres sociaux nationaux.
Daesch, la lessive qui rend la stratégie impériale plus blanche que blanche, est leur meilleur allié. Et tout le monde devrait voir l'immense obscénité du Premier Ministre se pourléchant par avance de prochains attentats dont il rédige quotidiennement les communiqués par anticipation. Qui aura le prochain attentat ? Nous sommes candidats, car comme les jeux olympiques permettent d'occuper le peuple et de mener des politiques urbaines radicalement capitalistes, nous avons besoin d'un attentat pour liquider le code du travail, le droit social et éventuellement le droit tout court, les retraites et la sécurité sociale. C'est à dire la sécurité tout court, la vraie. Nous avons nous aussi une partie de la population à exterminer car devenue inadaptée, et s'opposant, à une économie de destruction créative dont Barroso fit un jour le portrait enthousiaste : «un flot incessant de produits et de services toujours plus récents, plus performants ou moins chers qui, constamment, rendent les produits plus anciens, moins performants, voire obsolètes – de même que les emplois qui y sont liés.». Cette économie nécessite des esclaves jetables si non “recyclables” et priés de mourir le plus vite possible après obscolescence. Donc privés de tous droits, réservés à une petite caste.
C'est sur la question du code du travail et de la sécurité sociale que nous devons enfin être “tous ensembles”, classes moyennes et classes populaires. Et en effet c'est un enjeu “national”. Un enjeu de civilisation ou barbarie, car la civilisation c'est la sécurité sociale et le droit du travail qui se sont construits dans les différents cadres nationaux. Et ce qui ouvre la voie à la barbarie c'est la destruction de tout cela, rendue possible également par la délégitimation du cadre national entendu comme espace de solidarité organisée, par un soit-disant progressisme internationaliste bien fait pour donner à l'Internationale du Capital le masque dont elle a besoin.
“Tous ensembles“, donc. Et pour la petite-bourgeoisie internationalisante, souvent académique (car il faut bien bénéficier d'un traitement à vie servi par cette solidarité, nationale, qu'on appelle l'impôt, pour occulter et dénigrer le réel, social, à ce point), il est temps de savoir qui est de gauche et qui est de droite. Et de distribuer les coups de pied au cul en conséquence.
Vive la République, sociale, démocratique et solidaire. Vive la sécurité sociale. Vive le code du travail.
Vive la sociale !
Le Concierge